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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 1: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0116

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GAZETTE.DES BEAUX-AIiTS.

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qu’en 1620 il en avait été chargé de nouveau. Il avait d’ailleurs quel-
que instruction,à en juger par la netteté de son écriture, ainsi que le
prouve la signature du testament que nous venons de mentionner et
qu’il déposait, le 1er mars 1600, chez le notaire W. van Oudevliet.
Comme son fils aîné il signait : van Ryn (du Rhin), et à leur exemple
Rembrandt devait plus tard, au bas des œuvres de sa jeunesse, faire
suivre son nom de cette désignation. Enfin la possession d’une sépul-
ture près de la chaire à prêcher de l’église Saint-Pierre témoigne
également de la situation aisée de la famille *.

Grâce à l’esprit d’ordre et d’économie du ménage, les enfants
avaient été convenablement élevés. Suivant l’habitude du temps, les
aînés avaient adopté la profession de leur père, profitant de la consi-
dération et de l’expérience qu’il y avait acquises. L’union la plus
étroite régnait, du reste, entre eux, ainsi que le montrent les divers
arrangements intervenus dans le règlement de leurs affaires. Cepen-
dant, au moment de la naissance de Rembrandt, ses parents, soit à
raison de l’intelligence qu’il manifestait, soit qu’ils rêvâssent pour
lui une carrière plus relevée, se décidèrent à faire quelques sacri-
fices pour son éducation.

Les informations sur les premières années de Rembrandt nous
manquent complètement. Mais il est permis de penser que son instruc-
tion religieuse fut l’objet de la sollicitude particulière de sa mère et
que celle-ci s’appliqua à lui inspirer la foi et les principes de mora-
lité qui étaient la règle de sa vie. Dans les nombreuses images,
peintes ou gravées, que son fils nous a laissées d’elle, il nous la
montre, en effet, tenant le plus souvent en main ou ayant à sa portée
la Bible, son livre favori. Ses lectures, les récits qu’elle en faisait à
l’enfant produisirent en tout cas sur lui une impression profonde et
vivace, car c’est aux livres saints que l’artiste devait plus tard
emprunter la plupart des sujets de ses compositions. Avec les élé-
ments de la grammaire, la calligraphie occupait alors une grande
place dans l’instruction. Tenue pour un art, elle comptait en Hol-
lande, à cette époque, des maîtres dont la célébrité égalait presque
celle des peintres; le succès des nombreuses éditions, bien vite épui-
sées, des œuvres des Boissens, des Van de Yelde et des Coppenol
suffirait à l’attester. Quelques-uns de leurs modèles nous ont été
conservés. Les paraphes compliqués, les fioritures, les majuscules
ornées d’enjolivements de toute sorte, parmi lesquels les plus habiles

1. Oud-Holland, V, p. 11.
 
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