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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 1: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0117

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LA JEUNESSE DE REMBRANDT.

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se plaisaient à insérer des figures ou des animaux, nous y appa-
raissent tracés d’uue main légère, avec une grande sûreté. Les
exemples proposés aux enfants Iraitent généralement de sujets édi-
fiants. Ce sont des vers, des quatrains moraux, à la manière de ceux
que le sieur de Pibrac avait rendus populaires en France (1574) et
qui avaient été bientôt traduits dans toutes les langues. On les
copiait, on les apprenait par cœur, en même temps que des mor-
ceaux choisis d’une littérature où, suivant le goût régnant, un
réalisme assez vulgaire se mêle parfois à la préciosité la plus raf-
finée. Rembrandt avait appris à écrire assez correctement sa langue,
et les quelques lettres qui nous ont été conservées de lui en font foi;
elles ne contiennent pas plus de fautes que celles de la plupart de
ses contemporains les plus distingués. Quant à son écriture, elle est
non seulement très lisible, mais elle ne manque pas d’une certaine
élégance et même quelques-unes de ses signatures, par leur netteté
irréprochable, font honneur à ces premières leçons de son enfance.

Cependant, afin de pousser plus loin l’instruction de leur fils, le
père et la mère de Rembrandt l’avaient fait inscrire dans les classes
de lettres latines à l’Université. Mais le jeune garçon n’était, parait-
il, qu’un élève assez médiocre. Il ne devait jamais avoir grand goût
pour la lecture, à en juger d’après le petit nombre des volumes qui
seront portés plus tard à son inventaire. Ce n’était donc pas un des
visiteurs assidus de cette Bibliothèque de la Faculté dont une gra-
vure de W. Swanenburch nous montre cependant la bonne installa-
tion, avec ses livres classés par catégories et fixés prudemment par
des tringles de fer aux pupitres sur lesquels on pouvait les con-
sulter. Mais à côté de la Bibliothèque, un jardin botanique, organisé
dès 1587, offrait peut-être plus d’intérêt pour Rembrandt. Curieux
comme il le fut toujours, il y trouvait réunis, près des diverses
plantes qu’on cultivait en plein air ou dans des serres, quelques ani-
maux rares, des tortues, des crocodiles ou des poissons, provenant
sans doute des possessions de la Hollande dans les Indes. Une autre
planche de Swanenburch, gravée en 1610, nous donne une image
fidèle de cet établissement dans lequel nous trouvons comme un pre-
mier essai de ces jardins zoologiques qui sont aujourd’hui l’orne-
ment des principales villes de la Hollande.

En même temps qu’on s’occupait de l’instruction de cette jeunesse,
on ne négligeait pas de la fortifier et de l'assouplir par une série
d’exercices propres à développer sa vigueur ou son agilité. Sous la
légende : Ludi publici, nous voyons, en effet, dans le même recueil de
 
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