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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 1: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0124

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110

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

que du moment où il se consacra tout entier à son art, il y fit de
rapides progrès et, sur ce point encore, le témoignage d’Orlers est
formel. Pendant les trois années qu’il passa chez Swanenburch 1 ces
progrès furent tels que ceux de ses concitoyens qui s’intéressaient à
son avenir « en étaient tout à fait émerveillés et pouvaient déjà
pressentir la brillante carrière à laquelle il était appelé ».

Rembrandt avait désormais épuisé les ressources que Leyde
pouvait offrir pour son instruction et il était alors d’âge à quitter
ses parents. Ceux-ci consentirent donc à se séparer de lui, afin qu’il
pût se perfectionner dans un centre plus important, et ils firent
choix d’Amsterdam et d’un artiste très en vue, Pieter Lastman.
Peut-être Swanenburch, qui l’avait connu en Italie, avait-il lui-
même conseillé ce choix; il nous parait cependant plus vraisem-
blable qu’il était dû à l’intervention d’un jeune compatriote de
Rembrandt, Jan Lievensz, qui l’avait précédé dans l’atelier de
Lastman. Les familles des deux jeunes gens étaient à peu près de
même condition, et le père de Lievensz, après avoir fabriqué des
tapisseries, était devenu fermier, ce qui avait pu le mettre en rela-
tions avec le meunier Gerritsz. Une vocation pareille devait sûre-
ment aussi rapprocher leurs enfants. Mais Lievensz, plus précoce
encore que Rembrandt, avait vu ses goûts encouragés par ses
parents. Né le 24 octobre 1607, il était placé dès l’àge de huit ans
sous la direction de Joris van Schooten2, et s’y faisait aussitôt dis-
tinguer par une facilité dont ses concitoyens citaient avec orgueil
plus d’un trait merveilleux. Tantôt c’était une copie d’un tableau de
Cornelis de Harlem, Démocrite et Heraclite, faite par lui avec une
telle perfection qu’on la confondait avec l’original; tantôt, sur un
simple récit qu’il avait entendu, il exécutait une composition repré-

1. Ces trois années constituaient la durée habituelle de l’apprentissage. C’était,
du moins, le temps fixé par les statuts des Gildes établies dans le voisinage,
notamment de la Gilde de Saint-Luc à Harlem.

2. L’auteur d’une Description de la ville de Leyde publiée en 1672, Simon van
Leeuxven, dit même que Schooten avait été aussi le maître de Rembrandt. Mais
comme ni Orlers, ni aucun des biographes en situation d’être exactement ren-
seignés ne fait mention de ce fait, il y a tout lieu de croire que Lievensz et
Rembrandt ayant été tous deux élèves de Lastman, van Leeuwen, dont les infor-
mations sur les artistes ses compatriotes sont généralement empruntées à Orlers,
son devancier, a pu faire quelque confusion îi cet égard. Nous ne croyons pas non
plus que Rembrandt ait été élève de J. Pynas et ses biographes sont également
muets à cet égard, lloubraken se borne à dire qu’il a imité « la manière brune de
Pynas ».
 
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