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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0133

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LA GRAVURE EN COULEURS.

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planches superposées, peu importantes encore au point de vue des
résultats, mais dont le développement est certain.

L’application de la couleur à la lithographie fut assez tardive,
postérieure en tout cas aux belles lithographies en noir de Prud’hon,
Géricault, Charlet, etc. La chromolithographie passe pour avoir pris
naissance dans la fameuse imprimerie de Lemercier, mais Engel-
mann y a attaché son nom en la perfectionnant. Nous empruntons à
M. de Lostalot1 la description du procédé assez compliqué qui consiste
à dessiner certaines parties d’un même sujet sur des pierres diffé-
rentes et à les imprimer successivement sur une même feuille de
papier :

« Après avoir tracé sur une pierre les contours du dessin, on
transporte une épreuve de ce dessin sur chacune des pierres destinées
à concourir au tirage. Puis, l’artiste modèle au crayon noir les parties
de chacune correspondant à un ton déterminé et laisse les autres en
blanc. Au tirage, la pierre de bleu sera encrée en bleu et ainsi de
suite des autres. Les impressions successives donneront l’épreuve en
couleurs avec les tons obtenus par juxtaposition et superposition. »

Moyen excellent pour reproduire les architectures polychromes,
les oeuvres d’art telles que miniatures, vitraux, tentures, émaux dont
il rend à la fois les tons et la physionomie.

L’une des premières productions de la chromolithographie et non
la moins cuiüeuse, YAlhambra, fut publiée à Londres de 1836 à 1845 en
lithographies d’Owen Jones sur les dessins de Jules Goury. Les détails
fouillés autant que multicolores de l’architecture arabe, y furent
rendus avec une fidélité et un éclat alors tout nouveaux.

Pour la France, c’est l’ouvrage célèbre, le Moyen Age et la Renais-
sance, publié de 1848 à 1851, sous la direction de Paul Lacroix et
Ferdinand Séré, qui offre le spécimen le plus accompli que l’on
puisse citer, pour ses chromolithographies excellentes, reproduisant
avec bonheur les miniatures des manuscrits, les reliquaires, les
bijoux, les ivoires, des pièces de céramique, des émaux, et des nielles,
toutes planches exécutées par Kellerhoven et autres et tirées dans
les ateliers de l’excellent praticien Lemercier.

La maison Didot a continué la tradition des grands ouvrages
illustrés de planches de couleur. Les Arts, Mœurs, Usages et Coutumes
au Moyen Age et à l’époque de la Renaissance, la Vie militaire et reli-

■i. Les Procédés de la gravure, 1 vol. chez Quantin.
 
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