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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0139

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’Illustration qui, le premier, à Paris, donna l’exemple, en lançant
son numéro de Noël pour 1881, avec gravures coloriées à la méca-
nique. Deux couleurs y étaient employées outre le noir de l’encre
d’imprimerie, le l’ouge et le bleu. C’était le début de la chromotypo-
graphie parisienne qui est loin d’avoir donné son dernier effort,
car, chaque semaine, on peut voir de nouvelles tentatives des impri-
meurs pour arriver à mieux.

Plusieurs grandes imprimeries s’occupent maintenant à Paris de
l’impression en couleurs ou Chromotypographie. La maison Lahure
se distingue par le soin qu’elle appointe à ses publications. En 1883,
elle avait publié le Conte de l’archer, élégant volume et le début, on
peut le dire, de l’impression en couleur dans le livre. Les vignettes
de Poirson, gravées parGillot, sont originales et délicates, bien que
d’une facture un peu timide dans les tons. L'Histoire des quatre Fils
Aymon, exécutée également par Gillot en 1883, mais dans son impri-
merie, d’après les compositions de Grasset, est autrement franche dans
son archaïsme voulu. C’est sur les presses de Lahure, avec les ma-
chines Alauzet, donnant deux couleurs à la fois, que s’imprime le Paris
illustré, cette galerie des plus agréables compositions de nos pein-
tres contemporains. Nous avons sous les yeux son numéro-étrennes
pour 1889-90. L’élégante couverture de François Flameng et la
Femme au Livre de Detti sont imprimées dans l’ordre du jaune, du
rouge, du bleu et du gris, les couleurs opaques passant avant les
couleurs transparentes ; cependant quand il y a des fonds d’or, comme
dans l’Éventail de Louis Leloir, du même numéro, l’ordre du tirage est
ainsi réglé : d’abord le mordant, seul destiné à recevoir le poudrage
d’or, ensuite le trait et le rouge, le jaune et chair, le gris et le bleu,
soit sept couleurs en quatre tours de roue, non compris le poudrage.

Parmi les maisons nombreuses qui s’occupent de Chromotypo-
graphie, il faut encore citer la maison Quantin qui a publié des
Voyages de Gulliver, illustrés par Poirson, le Vicaire de Wakefield et de
nombreux albums en couleurs pour la jeunesse; celle de MM. Draeger
et Lesieur qui a très bien réussi, entre autres travaux, la repro-
duction d’aquarelles d’Alphonse de Neuville. Leurs clichés sont
exécutés par les procédés Gillot, Michelet et autres, et le tirage
s’exécute sur des machines imprimant, comme dans la maison
Lahure, deux couleurs à la fois. Nous avons pu nous rendre compte
de leur ingénieux mécanisme en voyant tirer la couverture du volume
de Fragonard qui nous intéressait à juste titre. Le travail était divisé
en huit clichés differents, des trous de pointure servant de repère,
 
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