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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Portalis, Roger: La gravure en couleurs, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0140

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LA GRAVURE EN COULEURS.

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comme d’habitude, pour superposer exactement le papier de l’épreuve.
Exécution rapide, mais mise en train assez longue afin d’arriver
à la bonne répartition des couleurs provenant d’encriers placés au-
dessus des cylindres d’où elle se distribue au moyen de rouleaux,
manière de procéder habituelle que l'on peut généraliser pour tous
les travaux de même ordre.

La maison Danel, de Lille, important établissement d’imprimerie,
a fait aussi faire de grands progrès à la Chromotypographie par ses
recherches et son habileté à rendre les tons par la superposition des
couleurs. La Chromotypie, ainsi qu’elle nomme le procédé qui lui est
spécial, use de clichés sur métal dans lesquels la photographie et la
photogravure ne sont employées que comme auxiliaires pour faciliter
la besogne des graveurs. Suivant M. Bigo-Danel, tandis que la Chro-
molithographie ne peut imprimer qu’une faible épaisseur de couleur
et qu’elle n’arrive pas à les superposer, la Chromotypie force à volonté
l’épaisseur et superpose avec facilité : aussi la première convient-
elle plus spécialement aux impressions qui demandent du charme,
de la grâce, de la douceur, tandis que la Chromotypie lui est supé-
rieure pour les impressions qui exigent du coloris, du nerf et de la
chaleur. Grâce à elle, l’imprimerie lilloise a pu obtenir pour des
reproductions de reliures l, par exemple, des tons profonds et chauds
dont la réussite approche de la perfection.

Tous les procédés actuels d’impressions en couleurs sont d’ailleurs
plus ou moins tributaires de la photographie pour la confection des
clichés. A la suite du prodigieux besoin d’images qui s’est manifesté
à notre époque, les éditeurs ont cherché à utiliser tous les modes de
reproduction donnant une économie de temps et d’argent. C’est ainsi
qu’on a pu forcer la photographie à devenir de la gravure par l’in-
termédiaire de substances comme la gélatine, qui soumise à diverses
manipulations après avoir reçu l’impression de la lumière, se trans-
forme en un cliché avec relief et creux équivalant en fait à une
planche gravée, planche qu’on peut utiliser telle que la photographie
la donne, ou mieux après l’avoir fait retoucher et compléter de
main d’homme, et dont on obtient un tirage en couleurs par le pro-
cédé d’encrage à la poupée2.

1. Voir une de ces reliures dans la Gazette, t. XXXVIII, 2° pér., p. 506.

2. La planche en couleurs qui accompagne cet article, i/rB Mountain, est une
photogravure imprimée à la poupée.
 
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