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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 2
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0177

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LA CATHÉDRALE DE MILAN.

161

Les ingénieurs de la Fabrique, repoussant ces craintes, déclarent que
ces tours sont destinées à rectifier l’église et la croisée, afin qu’elle
réponde au carré parfait, qu’elles ont en vue la force et la beauté du
Tiburio, et qu’elles sont inspirées du modèle apocalyptique mon-
trant, dans le Paradis, le Seigneur assis au milieu de son trône,
entouré des quatre évangélistes. Ces tours devaient s’élever sur les
deux travées carrées des sacristies et sur celles correspondantes à
l’extrémité des bas côtés extérieurs destinés primitivement à être
séparés en chapelles par des murs transversaux. La nature même
des fondations de ces tours, leur place comparée à celles de Bologne,
semblent indiquer que leur hauteur ne pouvait être que relative et
subordonnée à celle de la tour ou Tiburio central, peut être dans la
proportion de celles que nous offre San-Lorenzo.

Faut-il conclure de l’absence de campaniles qui eussent accom-
pagné la façade principale de San-Petronio dans le modèle et dans
les deux plans nos 3 et 33, répétant la même disposition, que la
façade de Milan était également dépourvue de campaniles? Nous ne
le pensons pas, car, quel que fût le mérite du groupement de son
Tiburio avec quatre tours, ce motif semble ne pouvoir lutter qiiim-
parfaitement avec les dimensions extraordinaires de la coupole florentine.
Et, d’ailleurs, Santa-Maria del Fiore n’avait-elle pas aussi son fameux
campanile commencé par Giotto, achevé, depuis peu de temps, par
Francesco Talenti? Il fallait nécessairement lutter, avec lui, en gar-
dant la façade par deux clochers. L’équilibre du plan du monument,
prescrit d’ailleurs par la longueur des nefs, le voulait ainsi.

C’est donc par une façade hors ligne en Italie, accompagnée de deux
tours dignes de leurs nefs majestueuses et se combinant avec le groupe
central des cinq tours de la croisée, que Milan voulait orner le premier
édifice de la chrétienté, et constituer, à l’extérieur du monument,
Lune de ces physionomies saillantes par lesquelles les grands édifices
parlent le plus à l’imagination du peuple; physionomie qui jusqu’ici
fait encore défaut, ou ne trouve qu’une expression bien insuffisante
dans la flèche si mince qui se dresse sur l’octogone de la croisée.

Et parce que la décoration extérieure de la croisée est restée si
au-dessous des intentions primitives, faut-il conclure que la façade,
die aussi, pourra mieux se passer de campaniles? Ce serait là un rai-
sonnement étrange. Elle en a, au contraire, d'autant plus besoin.

II. DE GEYMULLER.

[La suite prochainement.)

III. — 3° PÉRIODE.
 
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