Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Nolhac, Pierre de: Un nouveau portrait de Pétrarque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0179

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
UN NOUVEAU PORTRAIT DE PÉTRARQUE.

163

entendu, à des conclusions positives L Parmi les portraits dont il
fut beaucoup parlé, il faut peut-être accorder ici une mention, pour
l'ancienneté de l’attribution, à cette fresque du porche de Notre-Dame
■des Doms, à Avignon, qu’on disait de Simone Martini et où on mon-
trait déjà Laure, en 1472, au père du cardinal Bembo 1 2; on peut citer
aussi, pour la grâce de l’inspiration, la jolie miniature de la Biblio-
thèque Laurentienne, qui n’est pas, quoiqu’on le dise souvent, du
xive siècle, mais seulement du xve, et qui nous montre une Laure
exquise, les yeux baissés, en face d’un Pétrarque lauré assez ridi-
cule 3. Quant à celle de ces œuvres qui mérite le plus de créance,
personne jusqu’à présent n’a pu sérieusement la désigner.

Il y a eu cependant un portrait de Laui’e fait de son temps et dont
l’auteur est connu. C’est Simone Martini qui l’a exécuté à Avignon
pour son ami Pétrarque, et vraisemblablement en miniature. Le poète
l’atteste lui-même en deux sonnets célèbres :

... Ma certo il mio Simon fu in Paradiso
Onde questa genlil donna si parte;

Ivi la vide e la rilrasse in carte,

Per far fede quaggiù del suo bel viso.

Il y fait allusion dans son dialogue De contemptu mundi, quand il se
laisse reprocher par saint Augustin de porter toujours avec lui
l’image d’une femme trop aimée. Mais je ne crois pas que Lœuvre
du maître siennois ait été reproduite, au moins du vivant de son
possesseur, par d’autres artistes. Qui connaît un peu l’àme de Pé-
trarque peut être sûr qu’il a gardé avec un soin jaloux, et peut-être
pour lui seul, ce souvenir des émotions sacrées de sa jeunesse, dont
le grand public, en partie malgré le poète, était devenu le confident.
Après sa mort, il n’en est fait mention nulle part. Le détruisit-il sur
ses vieux jours avec tant d’autres papiers du même temps? Était-ce
un portrait distinct ou une figure dans une composition plus impor-

1. On trouvera les renvois bibliographiques aux travaux de Cicognara, de
MM. G. Bayle cl E. d’Auriac, dans l’article de M. E. Müntz, Pétrarque et Simone
Martini, à propos du Virgile de l’Ambrosienne (Gazette arcliêolog. de 1887). Il faut
y joindre une dissertation de Zefirino Re,i Rilratti di Madonna Laura, Fermo, 1837,
in-8<q el le Catalogo delta Petrarchesca Rossetliaim di Trieste, de M. A. Ilortis,
Trieste, 1874, in-4°.

2. Cf. La Bibliothèque de Fulvio Orsini, Paris, 1887, p. 293.

3. La plus récente cl la meilleure reproduction de ces portraits accompagne un
beau travail de M. II. Cocliin, dans les Lettres et les Arts de juillet 188(5.
 
Annotationen