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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0236

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LA CATHÉDRALE DE MILAN.

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ment fixée. Il ne restait plus à trouver que le dôme et la façade. Puis,
lorsqu’enfin, en 1481, en pleine Renaissance, alors que Bramante et
peut-être Leonard de Vinci étaient déjà ingénieurs ducaux, on résolut
d’entreprendre le dôme, ce fameux tiburio, comme on l’appelle à
Milan, le cimborio des Espagnols, le gouvernement ducal s’adressa
officiellement, en 1481 et 1482, aux magistrats de Strasbourg, les
priant de lui envoyer des ingénieurs pour la construction du tiburio.
La venue de Jean Nexemperger de Gratz, en 1483, avec une douzaine
de compagnons, fut le résultat de ces démarches; mais eux non plus
ne semblent pas avoir fait grand’chose.

L’un des architectes allemands avait proposé de recouvrir les
cinq nefs d’un toit unique, comme on le voit à Saint-Étienne de
Vienne; heureusement le système italien, à gradins, prévalut et
pour ceux-ci, en 1409, on donna la préférence au marbre blanc sur
le cuivre doré. Malgré l’opposition de Simone da Orsenigo, on renonça
aux murs qui devaient séparer les travées des nefs extérieures en
chapelles, et le monument devint ainsi une cathédrale à cinq nefs.

En 1452 seulement, on put entreprendre la construction des six
premières travées à partir de la façade, et en 1500, le tambour octo-
gone qui s’élève sur la croisée fut terminé d’après un dessin combiné,
parait-il, dû à Francesco di Giorgio, à l’Omodeo et à Dolcebuono. Par
contre, la flèche élancée qui le surmonte, œuvre de Croce, ne remonte
qu’à 1750 environ.

En opposition avec ces appels d'architectes allemands, il est
curieux de voir que ce sont deux Français : Bonaventure et Jean
Mignot qui, parmi les ingénieurs en chef étrangers, demeurèrent le
plus longtemps attachés aux travaux; le premier, du 7 mai 1389
ou, plus exactement, du 6 juillet de cette même année jusqu’au
31 juillet 1390, soit en tout 14 mois 1 ; le second, du 7 août 1399 au
26 octobre 1401. Mignot fut appelé de Paris par l’entremise de Jean
Alcherio. Il se rendit à Milan avec son maître Giacomo Cova ou Cona
de Bruges, habitant également Paris, mais qui resta peu de temps
à Milan. Grâce aux discussions passionnées soulevées par Mignot,
dans la réunion du 25 mai 1401, grâce à ses rapports au duc, à la
relation des deux ambassades envoyées au duc à la suite de ce rap-
port, le 4 septembre et le 27 novembre 1401, nous sommes à même de

I. Il y a loin de là, on voit, aux huit ans du dictionnaire des architectes
français de Lance. Quant à un Philippe Bonaventure qui y figure, il parait n’avoir
jamais existé; on lui attribue la part de Nicolas auquel on fait faire sa fenêtre
à la (in du xvP siècle !
 
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