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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0242

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LA CATHÉDRALE DE MILAN. 221

alternances rythmiques de Saint-Marc à Venise et de Saint-Pierre de
Rome.

La cathédrale de Milan, n’est donc un monument ni français, ni
allemand, ni italien, ni lombard, il est issu, ainsi que l’a dit, il y; a plus
de trente ans déjà, l’illustre Jacob Burckliardt, d’un compromis entre les
idées du Nord et celles de l’Italie. De ce compromis, de ce mariage, est
née une œuvre, ayant conservé un nombre suffisant de marques fon-
damentales de l’esprit des deux races qui ont concouru à sa création,
pour que chacune croie y trouver une œuvre de son génie particu-
lier. De ce même compromis enfin, résultent les nombreux et criants
défauts ainsi que les qualités grandioses et les beautés hors ligne
qu’offre le monument, l’intérieur surtout. Ces dernières, à nos yeux
du moins, sont dues avant tout à l’élément latin, à l’amour italien
pour la simplicité, la clarté, l’ampleur et la beauté des proportions.
Ainsi que l’ont fait parfois les Anglais, les Espagnols, les Portugais
dans plusieurs de leurs monuments gothiques, ils ont su allier à
l’aspiration et à l’élan, à la vigueur humaine qu’exprime la verticale,
le calme, le repos, l’inaltérable stabilité inséparables de Y horizontale.
Aussi, pour les habitants du Midi, du moins pour ceux des bords de
la Méditerranée, l’horizontale est-elle l’expression architectonique
de ce qui est parfait, symbolisant ainsi et reflétant la majesté sereine
et éternelle du divin.

L’hypothèse de M. Beltrami, que la cathédrale de Milan serait un
produit purement indigène, résultant d’une évolution du style lom-
bard vers le « svelte et vers l’élancé », ne nous parait pas de nature à
expliquer ses formes, car. alors pourquoi cette évolution ne se mani-
feste-t-elle pas avec la même intensité à la Chartreuse, à Côme, et
dans les édifices gothiques postérieurs à la cathédrale, tels que la
nef do Santa-Maria des Grâces à Milan et autres églises de ce type?
Elle nous parait aussi difficile à admettre que cette autre hypothèse
que l’architecte primitif de la cathédrale de Milan serait un Fran-
çais du Poitou, sous prétexte que le plan présente certaines analogies
avec celui de la cathédrale de Poitiers.

HENRY DE CEYMÜLLER.

(La fin prochainement.)
 
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