Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Phillips, Claude: Correspondance d'Angleterre: la "Tudor exhibition" à la New Gallery; exposition des maîtres anciens à la Royal Academy
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0274

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE.

2ol

Lambeth et l’autre au Louvre, et dont une copie ancienne se trouve ici. Ce qui nous
dédommage, c’est que le dessin de Windsor, aussi magistral et plus vivant encore
que les deux panneaux achevés, figure à l’exposition, avec toute l’étonnante série
dont il fait partie. Parmi les flolbein indubitables que leur histoire non moins que
leur exécution met à l’abri de tout soupçon, il faut citer d’abord le beau portrait en
pied de Christine, duchesse de Milan, que son généreux possesseur, le duc de
Norfolk, a, depuis si longtemps, prêté à la National Gallery; puis deux panneaux
provenant de Windsor Castle : Sir Henry Guildford, œuvre qui date du premier
séjour du peintre en Angleterre, puis le magnifique portrait, peint vers 1540, du Duc
de Norfolk, ce vieillard que la mort du roi délivra comme par miracle de l’échafaud
qui avait déjà vu couler le sang de son malheureux fils, le poète chevaleresque Lord
Surrey. A un tout autre catégorie appartient le superbe portrait d’un bourgeois
à barbe grisonnante portant un riche costume en satin et velours sombres, que
rehausse un fond bleu turquoise bien conservé. Ce précieux panneau a été découvert,
i! y a quelque vingt ans, à Londres, par le peintre Sir J.-E. Millais, qui l’envoya,
en 1871,. à la « Ilolbein Austellung » de Dresde, où il fit grande sensation, et prit
aussitôt rang parmi les œuvres les plus parfaites et les mieux conservées du
maître. L’exécution, plus franche et moins subtile, mais non moins accomplie
que celle des œuvres de la maturité, ferait croire que nous avons devant nous un
échantillon de la manière dite de Dàle.

Une des grandes curiosités de l’exposition est l’immense panneau où le maître
a représenté Henri VIII octroyant une charte à la corporation des chirurgiens-
barbiers. Cette grande réunion de portraits, l’œuvre d’Holbein la plus vaste comme
dimensions qui ait échappé au sort dont ont été frappées les plus importantes
compositions du peintre, est à peu près inconnue du public, quoiqu’elle n’ait guère,
depuis 1541, quitté Londres ni même le palais de celle même corporation, qui la
possède encore. Le tableau a dù subir les retouches d’un peintre postérieur et
d’un talent médiocre, qui parait avoir ajouté à l’œuvre restée inachevée toute une
rangée de têtes à droite au second plan. De plus, le panneau a évidemment eu à
souffrir de restaurations et nettoyages successifs qui l’ont réduit à un état fort
pitoyable. Néanmoins on retrouve encore, parmi les portraits des médecins et
autres membres de la corporation qui se sont agenouillés aux pieds du roi, des
tètes qui ont dù être parmi les mieux modelées et les plus belles du maître.

Après tout, la grande gloire de l’exposition actuelle est de posséder la collection
entière des étonnants dessins de Windsor, dont quelques échantillons seulement
ont paru à la Crosvenor Gallery et aux « Maîtres Anciens » en 1879. Jamais cepen-
dant, hors de la bibliothèque royale de Windsor, on n’a pu en jouir dans leur
totalité comme ici. Retrouvés, dit-on, par la reine Caroline, épouse de Georges V,
dans une vieille armoire du palais de Kcnsinglon, ils furent presque tous gravés
en fac-similés par Bartolozzi, en 1792. L’interprète, malgré les louables efforts
qu'il fil pour rester entièrement fidèle aux originaux, ne sut pas éviter dans ses
transcriptions cette douceur de convention qui appartient au style de l’époque,
et tout particulièrement au sien. Parmi les reproductions plus récentes sont celles
de quelques têtes que publie le Musée de Kcnsington, auxquelles on a eu le tort
de donner une tonalité complètement fausse, qui leur prête l’aspect de dessins
à la sanguine. Tout récemment, la maison Braun a exécuté avec 1 autorisation
 
Annotationen