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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0287

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LE MOUVEMENT DES ARTS A L’ÉTRANGER.

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aujourd'iiui détruites, et par ces livres fameux : l’Évangéliaire de Godescale A la
llibliothèque Nationale, YÈvangêliaire de la chambre du Trésor de Vienne, le Livre
d'or de la Bibliothèque municipale de Trêves, le Codex Millenarius de Krems.
Après la mort du grand empereur, le progrès de la miniature se poursuit sans
interruption : l'ornementation, sous des influences venues de l’Orient, se diver-
sifie et se perfectionne dans les manuscrits de l'École de Metz, comme peuvent
en faire juger Y Èvangêliaire de Louis le Pieux (82G) et le Sacramentaire de
l’évêque do Metz Drogon, tous deux conservés aujourd’hui à la Bibliothèque
Nationale. Le renversement de l’empire carlovingien lui-même n’arrête pas l’im-
pulsion donnée à la peinture. Mais les influences orientales deviennent plus puis-
santes, sous l’effet sans doute de circonstances politiques, notamment du mariage
d’Olhon II avec la princesse grecque Théophanie. En outre de nombreux livres
illustres, YÉvangiliaire d’Otlion II à la Bibliothèque Nationale, Y Èvangêliaire
d'Echte rnach, A Gotha, le Codex Egberti, à Trêves, Y Èvangêliaire de la cathédrale
d’Aix-la-Chapelle, nous avons, pour nous faire voir la force et l’originalité de
la peinture allemande romane les admirables fresques de la petite église Saint-
Georges A Oberzell en Brisgau. Mais après avoir atteint, sous Henri II, un très
haut degré de perfection, celte peinture déchoit rapidement vers la seconde moitié
du xi° siècle : lu technique devient grossière, le dessin perd toute forme, et l’élé-
ment latin, naguère si puissant, disparaît sous la vive poussée des tendances popu-
laires. Le xn* siècle voit se constituer un style déjA tout allemand; négligents de
la perfection des formes et des raffinements de la technique, les enlumineurs
s’attachent A l’expression, cherchent A traduire les naïfs sentiments des légendes
cl des épopées qu’ils ornent de leurs images. L'Énéide «le Henri von Veldegke, A
la Bibliothèque de Berlin, le Tristan de la Bibliothèque de Munich, les nombreux
Monatsbild ou calendriers mis en tète des évangéliaires, psautiers, etc., présentent
déj A les qualités et les défauts des premiers tableaux des écoles allemandes. Les
figures sont élancées, les yeux démesurés, les sourires figés et charmants; et il y
a plus d’ingénuité que de grAce, et plus de grAce que de science ou de justesse
d’observation. A la même époque, une série «le fresques, issues des même ten-
dances populaires, vient annoncer plus directement encore l’art si original et si
mal apprécié du xm“ siècle allemand. H n’est pas de jour que l’on ne découvre,
sous l’épaisse couche de chaux qui les cache depuis des siècles, quelques nouvelles
fresques de cette belle époque primitive, dans les églises des bords du Rhin. El
dans toutes, dans celles qui ornent l’intérieur «le l’église de Schwarzhreitidorf près
de Bonn, dans celles de In cathédrale de Bonn, de Sainl-Gcréon de Gologne, de
l’ablmye de Brauweiler, le sentiment se traduit, malgré la gaucherie des procédés,
par quelque chose «le pur et de tendre <|ue l’on chercherait vainement dans l’art
primitif de l’Italie et «les Pays-Bas. Encore n’avons-nous mentionné que les fresques
des églises de Gologne ou des environs, celles que chacun de nous, désormais, a le
devoir de connaître; mais il y a partout en Allemagne, A Goslar, A Memleben, A
Brunswick, A Ita'isbonnc, A Sntzburg, des peintures murales des xn* et xm* siècles
(«tûtes pleines de naïve et discrète émotion.

Au xiv" siècle, tandis «pie l'influence française fait naître en Allemagne toute
une catégorie d'enluminures savantes et élisantes, poèmes, recueils «le chansons,
art de luxe destiné aux cours princières, l’art populaire survit tel qu'il était, avec
ses gaucheries et son souci de l'expression, «tans la Chronique de Baudoin de
 
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