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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 3
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne et en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0286

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262

GAZETTE DES BEAUX-AItTS.

M. Janitschek d’avoir laissé l’histoire de ces écoles à peu près dans l’état où il les
a trouvées. Et pour vive que soit notre impatience de voir paraître enfin ces études
de détail, nous craignons bien d’ètre encore contraint de les attendre longtemps.
Les Allemands ont beau faire, ils méprisent trop leur vieil art national. Ils se
mettent consciencieusement it explorer l’école de Cologne; mais survient quelque
part un tableau italien ou flamand à désattribuer, et les voilù qui y courent, tout
armés de dates et de conjectures. On a établi, l’autre année, que Memling était
un Allemand de Mayence : au Musée de Cologne, au Musée municipal de Francfort,
il y a des œuvres qui évoquent immédiatement le souvenir de Memling, et qui ii
coup sûr proviennent de ces provinces allemandes du Rhin et du Mein. Comment
aucun des critiques allemands ne s’est-il avisé de faire un peu l’étude de ce qui se
passait à Mayence ùTépoque où s’y est formé Memling? Pourquoi personne no
s’est-il avisé de regarder avec soin les tableaux allemands du Louvre, du Musée
de Bruxelles, de la National Gallery, du Musée de Lyon, tous endroits où il y a
des œuvres d’un intérêt considérable, aujourd’hui encore chargées des attributions
les plus fantastiques?

Un seul homme, en Allemagne, s’est, avant M. Janitschek, occupé sérieuse-
ment de la vieille peinture allemande. Encore M. Scheibler est-il un critique d’art
assez singulier, tout préoccupé des menus détails, érudit plutôt qu’artiste, et aussi
incapable de faire un travail d’ensemble qu'il est sùr et précieux pour la vérifica-
tion des petits faits. M. Janitschek reconnaît lui devoir beaucoup; niais puisque
M. Scheibler s'obstine ù ne pas vouloir publier lui-môme le résultat de ses
recherches et de son extraordinaire érudition, il est regrettable qu’il ne les com-
munique pas à quelque spécialiste, au lieu de les réserver ù des ouvrages géné-
raux et forcément assez négligents des minuties, comme ceux de M. Wermann ou
de M. Janitschek.

II

Au surplus, si le livre de ce dernier est pnrfois trop prudent, et admet trop
volontiers des classifications toutes provisoires, ce sont des défuuts qui n'importent
guère dans la brève analyse qu’il nous est permis de lui consacrer ici. Nous devons
nous contenter de résumer en quelques lignes la Hlinlion des écoles allemandes de
peinture, telle qu il I a exposée, et n'insister que sur ceux des points encore obscurs
où il a apporté des renseignements précieux et pouvant intéresser des lecteurs
français.

C'est ainsi que nous laisserons de côté les premiers chapitres employés ù l’énu-
mération et ù 1 examen des miniatures primitives. En Allemagne comme en
France et dans les Pays-Bas, l'illustration des livres a été la première forme de la
peinture, celle du moins où s'est, la première rois, manifesté l'effort vers un art
national. Mais c’est seulement aux xu* et xiu* siècles que l'enluminure allemande
a pris des caractères bien particuliers, et réellement produit un style original. Il
faut pourtant signaler, au vu® siècle, 1 influence des enlumineurs irlandais; puis
l’essor donné à la peinture par Charlemagne, essor attesté par des fresques
 
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