Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 3.1890)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

vingt-quinze ans; de ne pas signaler au moins le nom d’Alfred
Riocreux, nommé depuis à la conservation du Musée céramique de
Sèvres; de ne pas rendre hommage enfin au talent de M. Firmin
Bocourt. Si cet artiste n’est représenté que par vingt-six dessins dans
la collection du Muséum d’Histoire naturelle, ces vingt-six aqua-
relles sont de la meilleure école, et si l’on a trop peu de preuves pal-
pables de son remarquable savoir-faire, il a formé des élèves qui,
aujourd’hui encore, mettent au service de la science les ressources
les plus pures de leur art, et ajoutent une nouvelle nuance aux
mille éclats de ce joyau deux fois et demi séculaire que nous a légué
Gaston d’Orléans.

Ainsi s’est transformé, à travers les âges, l’art si français de la
miniature, qui a été l’une des gloires de notre moyen âge,

ainsi s’est modifié peu à peu le charme naïf et délicat qui présida à
l’enluminure de nos vieux manuscrits pour arriver, sous des pinceaux
plus expérimentés, à une sincère et simple reproduction des réalités
de la nature. Car, si c’est l’un des effets de la civilisation de n’accorder
à l’imagination qu’une part très minime dans les manifestations de
l’art et d’en restreindre le développement spontané, c’est aussi l’une
des conditions du progrès de savoir plaire et toucher par l’imitation
des caractères exacts d’un modèle.

Épris de leur art et observateurs jaloux de la vérité, Daniel Rabel
et ses successeurs au Muséum d’Histoire naturelle ont su créer et
développer avec le temps une magnifique et inimitable collection.

.Quel!’ arte

C'he illuminare è chiamata in Parigi;

HENRI STEIN.