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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0346

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LA CATHÉDRALE DE MILAN.

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une part de vérité, et deux parts d’erreur. S’il est vrai que la grande
majorité des églises italiennes ont des façades conçues sans tours
intégrantes, — avec campaniles détachés et généralement uniques,—
on peut citer néanmoins de nombreux exemples d’églises lombardes et
de la Renaissance, à Côme, àPavie, à Milan, à San Donino. près Parme,
qui ont été commencées avec deux, parfois même quatre campaniles.
Et on peut citer l’exemple de tous les grands architectes italiens qui,
pour des monuments de premier ordre, désiraient orner leurs temples
de deux ou de quatre campaniles. Les Filarète, les Bramante, les
Sangallo, les Cristoforo Rocchi, jusqu’au Bernini, Rinaldi et Borro-
mini. Le fait qu’avant la construction de Santa-Maria-del-Fiore, de
Saint-Pierre de Rome ou du Dôme de Milan il n’y avait nulle part
aucun édifice qui pût être comparé à ces monuments, n'a fort heureu-
sement pas empêché d’élever pour la première fois ces types qui font
la gloire de l’Italie ; de même l’absence jusqu’ici d’une façade de
cathédrale à deux tours n’est pas une raison, ni historique, ni esthé-
tique, pour refuser à la cathédrale de Milan cet ornement superbe, le
seul qui puisse lui assurer un achèvement digne de lui, conforme à
sa conception primitive et qui en fasse, sur une échelle autrement
considérable, le Burgos de l’Italie.

Que ceux enfin, qui éprouvent à l’égard des campaniles parce
qu’ils ne semblent pas cadrer avec le caractère du monument auquel
nous sommes habitués, une réserve que nous comprenons, réfléchis-
sent que le caractère actuel est incomplet et entièrement faussé par
les œuvres du siècle dernier et du commencement du nôtre.

Pour avoir deux clochers, pour être la seule église de ce type en
Italie, la cathédrale de Milan ne sera pas moins italienne pour cela.

Burgos est dans le même cas en Espagne. Saint-Pierre, Saint-
Marc et Santa-Maria-del-Fiore sont également uniques en Italie.

Nous devons signaler aussi, comme rendant impossible, dans le
cas donné, toute solution digne du monument, la tendance marquée à
appliquer, d’une manière trop rigoureuse, les principes d’une école
d’architectes, peut-être relativement jeune, et qui compte des repré-
sentants de valeur à Paris, à Berlin, à Vienne, à Milan. Se mépre-
nant sur la place à assigner à la raison et à la logique, ces conseillères
et ces amies de l’architecte, elles voudraient placer ces qualités à la
base de leur art, au premier rang, leur remettre les clés de leur
âme. Ils veulent, d’une façon trop absolue, que l'extérieur d’un
monument soit l’expression fidèle de son intérieur, de son organisme,
et de sa construction. —Ce sont là des principes qui peuvent devenir
 
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