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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0347

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318

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’honneur d’une école moderne, — mais prétendre que les Grecs et
les maîtres français de l’art ogival n’ont agi que d’après eux, c’est
voir tout au plus une moitié de la vérité.

La façade majestueuse de Notre-Dame de Paris serait-elle encore
l’une des compositions les plus grandioses de tous les temps, si, au
lieu des trois grandes travées de la façade, on avait voulu caractériser
les cinq nefs et les deux rangées de chapelle? Ses parties les plus
élevées, les tours, correspondent-elles à la grande nef, ou seulement
aux bas côtés ?

Pourquoi exiger que les lignes des côtés de la cathédrale de Milan
fassent la loi absolue à sa façade, quand à Notre Dame, à Strasbourg,
à la chartreuse de Pavie et dans la plupart des grands monuments au
nord et au sud des Alpes, aucune des lignes de la façade n’est la
continuation de celle des bas côtés?

Pourquoi ne pas permettre à l’architecte de suivre l’exemple plein
de bon sens du grand Brunellesco qui, dans son Ospedale degli Inno-
centa à Florence, adopta un double module, parce que sa façade, lon-
geant une place, se trouvait dans d’autres conditions que l’intérieur,
avait besoin de plus d’élancement et put ainsi devenir un ornement
de la Place de l’Annunziata. C’est précisément ce dont a besoin la
cathédrale de Milan ainsi que sa nouvelle place. Et pourtant Bru-
nellesco fut d’abord architecte gothique, et avait déjà neuf ans quand
fut commencée cette même cathédrale de Milan.

Enfin, l’ordre unique du Parthénon et des temples grecs, lais-
sait-il deviner que l’intérieur du monument renfermait deux ordres
superposés? Certes, l’on n’aura jamais trop de logique ni de raison, à
condition qu elles soient bonnes, et alliées dans la proportion harmo-
nieuse avec l’amour du beau et l’imagination. Et, puisqu’il s’agit ici
d’un monument religieux, c’est-à-dire qui doit servir à relier la terre
au ciel, les tours sont bien à leur place, comme en en marquant la
route, comme profession «de cette foi, dont l’œil, dit Pascal, pénètre
bien plus avant que la raison ».

Relevons ce fait singulier, que parmi les quinze auteurs admis
au concours du second degré, un seul architecte ait songé à proposer,
pour un monument à caractère horizontal aussi marqué, des campa-
niles terminés horizontalement aussi. — C’était le professeur Cia-
ghin, de Saint-Pétersbourg, que la mort a enlevé avant qu’il eût
pu terminer son second projet. Relevons encore une autre tendance,
plus marquée chez les architectes du nord que chez les Italiens : celle
de rechercher certaines lignes horizontales nécessaires à la compo-
 
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