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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0348

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LA CATHÉDRALE DE MILAN.

319

sition de cette façade, tandis que chez plusieurs, sinon chez tous les
Italiens, la préoccupation de les supprimer ou de les atténuer au béné-
fice du slancio de la verticale se fait jour. N’y a-t-il pas là, peut-être,
une nouvelle marque du caractère mixte du monument, du compromis
entre les races du midi et celles du nord sur lequel nous avons tant
insisté? —La conscience plus ou moins claire de ce fait semble avoir
amené plusieurs des concurrents à accentuer le caractère distinctif
de l’art étranger à leur nation et au génie de leur race.

Le Jury a déclaré le projet de M. Brentano, comme étant non
seulement le meilleur de tous, mais aussi comme étant digne d’être
exécuté. Il a exprimé le vœu que l’administration de la Fabrique
fasse choix du projet d’un campanile isolé, situé dans l’axe de la
galerie Victor-Emmanuel, sur le côté opposé de la place. — Campa-
nile imposant dont la silhouette et les dimensions rappellent de loin
la Giralda de Séville. — Il fait partie du projet de M. L. Bertrami,
qui a eu l’idée très heureuse de proposer, pour sa décoration infé-
rieure, les belles portes et fenêtres de Pellegrino, qui font Tunique
valeur de la façade actuelle.

Nous devons -nous abstenir de porter un jugement quelconque sur
la décision du Jury, par la raison que l’intelligence de cette décision
nous fait entièrement défiiut. Les portes de M. Brentano ont été
trouvées d’une beauté merveilleuse. — De même que pour MM. Cesa-
Bianchi et Locati, la façade envoyée par M. Brentano, au concours
du premier degré, nous parait, dans sa composition, bien supérieure,
et, malgré certains défauts, une véritable et belle œuvre d’art, capable
d’améliorations, mais révélant que celui que Milan vient de perdre
était un artiste de valeur réelle ; tandis que son second projet semble
n’ètre qu’une œuvre de froide raison. L’art véritable ne commence
que là ou s’arrête la part de la Raison humaine : « Elle, pas plus que
l’homme n’enseigne pas ce qu inspire le ciel1 ».

l)e plus, la surface totale du projet couronné, ainsi que sa hau-
teur, restent sensiblement identiques à celles de la façade actuelle. Son
insuffisance, eu égard à la grande place et à la galerie Victor-Emma-
nuel, serait donc la même. Elle en évite deux des défauts et possède
deux de ses qualités en moins.

Si les campaniles inspiraient une répugnance invincible, il fau-
drait, pour arriver à une solution tant soit peu satisfaisante, prendre,
franchement, un tout autre parti, — celui d’accentuer beaucoup plan
le caractère horizontal, ou latin, du monument par une composition

L Lamartine, le Poète mourant.
 
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