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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Geymüller, Heinrich von: Le passé, le présent et l'avenir de la cathédrale de Milan, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0353

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LA CATHÉDRALE DE MILAN.

323

imposer comme détail celui du gothique1 spécial et caractéristique
de la cathédrale de Milan, en prendre un autre emprunté à Venise,
à Sienne, à Côme, à l’Espagne, au Portugal, partout en un mot,
excepté à la cathédrale de Milan. On aurait beau faire chaque année
un nouveau concours, la montagne toujours ne mettra au monde
qu’une souris. Il n’y a qu’une composition libre qui puisse amener à
une solution dans cette voie.

Veut-on, au contraire, une façade dont le caractère soit conforme
au détail extérieur du monument et en proportion avec son mouve-
ment d’ensemble, alors c’est une façade accompagnée de tours qui
devient indispensable. Selon nous, c’est la vraie solution à la fois
artistique et historique. Dans les deux concours MM. Cesa-Bianchi,
Ferrario et dans son volume M. Nardini Despotti ont prouvé qu’à
Milan, on saurait en faire de merveilleuses n’ayant rien à envier au
plus célèbres tours au nord des Alpes.

Le concours a prouvé que, si en 1401 les ingénieurs ducaux
avaient plus d’une fois raison en parlant de « 1 ’ignoranza di ingegneri
non esperti enon intelligenti», il n’y a plus lieu de parler ainsi, et que
de nos jours à Milan il y a plus d’un artiste capable d’être cet
ingenierus bonus, validus, expertus et notabilis que, en 1409 encore,
on cherchait in partibus Alemaniæ, Francise et Angeliœ vel alibi ou
Yingenierius bonus et authenticus que l’on demandait encore en 1412.
On nous dit qu’en Italie tout le monde est loin d’être satisfait du
choix du Jury. Nous en sommes heureux, sans accuser celui-ci.
C’est la situation exceptionnelle du monument qui est la cause
des réserves que l’on ne saurait trop nettement formuler. Guidolo
délia Croce, en revenant aujourd’hui, trouverait-il à Milan, comme
en 1401, des falsi sordi, et Alcherio des ciechi qui fiugono di essere geo-
metrici? Nous espérons que non. Nous avons confiance dans l’esprit
monumental des Milanais. Nous ne désirons qu’une chose : c’est que
la solution définitive, qu’elle soit prise dans l'une ou dans l’autre voie
que nous avons signalée, soit exceptionnelle, et digne du monument
que les ingénieurs ducaux Bartolomeo da Novara et Bernardo da
Venezia appelaient un edi/itio bellentissimo e grande.

HENRY DE GEYMÜLLER.

I. Déjà le 13 mai 1101 on constatait que le caractère de l’intérieur n’était pas
d’accord avec l’extérieur.
 
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