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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Michel, Émile: Les études récentes sur l'école hollandaise: livres et musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0383

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352

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

cette commande la somme respectable de 650 florins, chiffre unique dans la vie
de ce maître habitué à vendre ses paysages à des prix dérisoires, 10, 15 et 20 flo-
rins. Aussi, malgré son active production, Van Goyen ne se tirait d'affaire qu’à
grand’peine et cherchait à compléter les gains de son pinceau par des spéculations
sur les maisons, sur les tableaux anciens, voire même sur les tulipes.

L’installation du Musée municipal était à peine achevée que le directeur,
M. Servaas van Rooyen, aidé de la précieuse collaboration de M. Bredius, en don-
nait un catalogue complet et excellent. Toutes les collections de la Hollande sont
maintenant pourvues de ces catalogues vraiment critiques dont M. V. de Stuers
avait le premier inauguré la publication dans son pays, avec son livret du Musée
Royal de La Haye. Il appartenait à M. Bredius de continuer une tâche si louable
et il ne cesse pas de s’y consacrer. En même temps, cet infatigable érudit terminait
son beau travail sur les Chefs-d'œuvre du Ri/ks Muséum dont nous avons ici même
annoncé l'impression, en vantant, comme il convient, l’excellence des photogra-
vures qui accompagnent le texte et qui sont dues à la maison Ilanfstaengl de
Munich *. L’accueil fait par la critique à ce magnifique volume et le succès qu’il a
rencontré parmi les amateurs ont décidé l’éditeur à confier au môme écrivain le
soin d'un travail analogue sur le Musée royal de La Haye. Sans môme parler de sa
compétence, aujourd’hui reconnue dans toute l’Europe, personne n’était mieux à
portée de traiter un pareil sujet que M. Bredius, puisqu’il a été appelé récemment
au poste de Directeur de ce Musée.

A côté de ces éludes qui forment comme un résumé de tout ce qu’on sait aujour-
d'hui sur l’École hollandaise, nous devons signaler ici une autre publication du
même genre, de M. Van Somercn, bibliothécaire à Utrecht, sur les principaux
tableaux de quelques collections privées, notamment celles de M. Six à Amsterdam
et du baron Steengracht à La Haye. Le volume de M. Van Someren, Oude Kunst
in Nederland, est orné d’eaux-fortes de M. W. Steelink dans lesquelles cet habile
graveur manifeste la souplesse et les ressources d’un talent également apte à
interpréter Rembrandt et Cuyp, A. van de Velde et Brauwcr, N. Macs et
J. Vermeer.

Peu à peu, on le voit, les richesses artistiques de la Hollande sont mieux
connues, mieux appréciées et cependant elles fourniraient encore matière à de
nombreuses études. Malgré tant de productions remarquables de ses maîtres qui
sont aujourd'hui dispersées à travers les galeries de l'Europe, on est étonné de la
quantité de peintures que leur patrie a conservées d’eux et des admirations qu'un
commerce un peu suivi avec ce pays privilégié réserve toujours aux artistes et aux
critiques qui vont le visiter. En dehors des collections célèbres que nous venons de
citer, combien d’autres, moins en vue, méritent l'attention : à La Haye, celles do
MM. des Tombe cl Victor de Stuers; à Amsterdam, la réunion de tableaux si choisie
que possède M“>® Messchert van Vollenhovcn avec son délicieux Vermeer, un Steen
de premier ordre, des œuvres de Jacob van Ruisdael, d'Everdingen, d’A. van de
Velde, de Melsu, etc.; non loin de là, chez M. \V. van Loon, c’est le chef-d'œuvre
de Molenaer, une nombreuse réunion à l’occasion du mariage d'un des membres

I. Rappelons a ce propos qu'uno traduction française du livre do M. Bredius, fuite par
notre collaborateur, M. Émile Michel, et illustrée également do ces photogravures, est
en ce moment en cours de publication. M. Bredius y a fait de notables additions.

(N. I). L. B.)
 
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