Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Michel, Émile: Les études récentes sur l'école hollandaise: livres et musées
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0390

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ÉTUDES RÉCENTES SUR L’ÉCOLE HOLLANDAISE. 359

(le corporation et passe en revue ceux de Th. delveyser, ceux de Sandrart qui fut,
on le sait, très fêté pendant le séjour qu’il fit à Amsterdam de 1638 à 1642, et
enfin ceux de Govert Flinck qui, après avoir reçu les leçons de Rembrandt et subi
son influence dans ses premiers ouvrages, s’en dégagea presque complètement
plus tard et se rapprocha plutôt de la manière de Van Dyck. Sa peinture claire,
agréable, facile, était de nature à lui gagner la vogue et, après avoir épousé la fille
d’un directeur de la Compagnie des Indes, frayant avec les hommes les plus
distingués de son temps et célébré par les poètes, il devait finir paisiblement sa vie
dans la richesse, avec un atelier meublé somptueusement et rempli d’œuvres d’art.

M. Veth de Dordrecht ne pouvait, de son côté, mieux faire que de poursuivre
sur les peintres de sa ville natale les travaux qui lui ont assuré une notoriété
légitime. C’est déjà à lui que nous devions de précieux renseignements concernant
la famille des Cuyp, renseignements qu'il a été à même de compléter par quelques
heureuses découvertes. D’autres informations recueillies par lui éclairent d’un
jour nouveau la biographie de deux élèves de Rembrandt, Arent de Gelder et
Samuel van Hoogstratcn. On sait que ce dernier avait reçu d’abord les leçons de
son père, et qu’il entra, vers 1641 ou 1642, dans l’atelier de Rembrandt. Après une
vie assez nomade, il était revenu dans sa ville natale, Dordrecht, où il avait été
nommé prévôt de la monnaie. On trouve comme un ressouvenir des enseigne-
ments de son maître dans la façon dont il instruisait lui-mêmé ses élèves. Préoc-
cupé surtout de leur inspirer le sentiment de la vie et de la vérité d’expression
dans les scènes qu’ils avaient à traiter, il avait installé dans une salle de la bras-
serie de l'Oranger, à Dordrecht, un théâtre sur lequel il faisait jouer la comédie
par ses élèves afin de les exercer à l’étude de la physionomie et des gestes; ou
bien il leur donnait des représentations d’ombres chinoises en variant la dispo-
sition du foyer lumineux pour leur permettre d’apprécier la répartition des
ombres et leur intensité, suivant ces divers déplacements. On sait que S. van
Hoogstratcn a consigné lui-même le résultat de ses observations sur son art dans
un livre : Inleyding tôt de liooge Sclioole der Scliildcrkonst, publié avec des
gravures de sa main en 1678, l’année même de sa mort.

C’est d’un autre peintre écrivain que s’est occupé M. P.-J. Frcderiks, dans la
notice consacrée à Philips Angel, l’auteur de l'Éloge de la Peinture, dont l’exis-
tence fut plus nomade encore que celle de Hoogstratcn. Né en 1616 à Middelbourg,
nous le trouvons, en 1639, inscrit parmi les membres de la Gilde de Harlem, et,
en 1644, doyen de celle de Leyde. Mais la peinture ne suffisant probablement pas
à le faire vivre, il entre en 1645 au service de la Compagnie des Indes et comme
agent de celte Compagnie, en 1651, il voyage en Perse où il visite les ruines de
Persépolis. Il y devient peintre du shah qui, en 1653, l’installe à la cour et lui
donne une somme de 6,000 florins pour plusieurs tableaux que l’artiste avait
apportés avec lui. En 1656, Angel revient à lîatavia, et, en 1665, il est de retour à
Middelbourg où son nom figure sur les listes de la Gilde, de 1663 jusqu’en 1683,
sans qu’on sache la date positive de sa mort. Sa brochure sur l'Eloge de la Pein-
ture, composée ù l’occasion de la fêle «le Saint Luc, du 18 octobre 1641, parut à
Leyde le 26 février 1642. Suivant l’usage de ce temps, il y évoque les souvenirs de
l'antiquité la plus lointaine, ceux d'Apelles, d'Ovide et de l'empereur Auguste,
avant d'en venir aux œuvres modernes parmi lesquelles il célèbre le Mariage de
Samson du très célèbre Rembrandt (le tableau du Musée de Dresde), une grisaille de
 
Annotationen