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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 4
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Michel, Émile: Les études récentes sur l'école hollandaise: livres et musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0391

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360

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l'illustre Jan Lievens : le Sacrifice (l'Abraham, ainsi qu’un autre tableau de ce
peintre dont il fait un pompeux éloge. 11 loue également d’autres ouvrages de
Backer, de Gérard Dou; vante la science anatomique de P. de Grebber et de
Cornelis de Harlem, et fait observer à ce propos que les progrès de cette science
ont été facilités par la fondation de l’École d’anatomie créée à Leyde, dès 1392.
P. Angel a peint des scènes champêtres ou des natures mortes dont une seule nous
a été conservée : des Oiseaux posés sur une table, au Musée de Berlin, signée et
datée de -1G50, peinte par conséquent pendant son séjour aux Indes.

Après avoir mentionné, comme se rapportant encore à notre sujet, un article
sur les gravures des Images de l'Évangile, par M. Max Itooses, le savant directeur
du Musée Plantin, article dont les archives de cette collection lui ont fourni les
documents, nous aurons terminé cette revue que, par un sentiment pareil de
convenance pour nos lecteurs et pour les auteurs que nous leur signalons, nous
aurions voulu rendre à la fois moins longue et moins sommaire. L’abondance
extrême où nous étions sera notre excuse pour l’étendue de ce rapide exposé. Tel
qu’il est, il suffira à montrer à quel point la tâche de la critique d’art s’est com-
pliquée de noire temps. Jusque vers le milieu de ce siècle, les développements
presque purement littéraires y étaient de mise. La rareté ou l’absence de rensei-
gnements positifs autorisait alors les hypothèses hasardeuses et les assertions
peu justifiées qni défrayaient le talent et stimulaient la verve des sectateurs de la
rhétorique esthétique. Peu à peu, la critique d’art s'est transformée. A son tour,
elle est régie par cet esprit d’exaclilude qui des sciences a débordé sur toutes les
manifestations intellectuelles de notre époque. Sans doute, elle suppose toujours,
est-il besoin de le dire, le goût et l’admiration du beau. Mais, sous peine de parler
dans le vague ou dans le vide, celui qui se propose aujourd’hui d’écrire sur une
partie quelconque de l’histoire de l'art, a dût apprendre par lui-méme cette histoire,
non seulement dans les pays où cet art a pris naissance, mais dans les musées et
les collections privées qui possèdent ses principales œuvres, dans les livres les
plus récents et les mieux faits qui en traitent, dans les recueils périodiques de tous
les pays où, incessamment, s’entassent des informations nouvelles qui peuvent
modifier les idées acceptées et redresser des erreurs ayant cours. De là pour lui
la nécessité de nombreuses lectures, de correspondances étendues, île voyages fré-
quents et de notes détaillées prises en face des œuvres elles-mêmes. Dans ces
conditions, on comprend que désormais il est dit licite d'embrasser, pour dos
recherches un peu sérieuses, le domaine entier de l’art du passé. On est bien
forcé, tout en s'intéressant aux travaux d'ensemble, de circonscrire son terrain
d’action quand on veut le connaître ù fond, de ne rieu négliger de ce qui peut
procurer la certitude ou la vraisemblance. Du moins, grâce à tant de précieuses
ressources mises à sa disposition, la critique d'art a gagné en sûreté, en précision,
et, dans cet ordre d'idées, la réalité, en somme, est toujours plus intéressante que
nos fictions. D'ailleurs, pour exercer sur des documents positifs et des informations
formelles, le rùle du goût et de l’imagination n’est pas moindre quand il s’agit
d'utiliser toute celle poussière de l’histoire, d’en faire les matériaux d’une œuvre
vive et de communiquer à des appréciations toujours sincères, quelque chose
de la vie et du souffle que le génie des maîtres a mis dans leurs ouvrages.

ÉMILE MICHEL.

Lu Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.

K AUX. — 1*1*.

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