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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Reinach, Salomon: La vénus de Milo
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0416

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380

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Continuons. Après avoir décrit les deux hermès, d’Urville ajoute
que l’entrée de la niche était surmontée d’un grand marbre portant
une inscription dont il a pu lire quelques mots. C’est la dédicace
d’une exèdre, c’est-à-dire d’une sorte de belvédère orné de sièges, à
Hermès et à Héraclès. Encore un marbre sans relation avec la Vénus,
un marbre que le hasard seul a rapproché d’elle!

D’Urville termine en disant que lors de son passage à Constan-
tinople, l’ambassadeur le questionna sur cette statue et qu’il remit à
M. de Marcellus, secrétaire de l’ambassade, la copie de la notice dont
nous venons de donner un résumé. La gabare la Chevrette avait quitté
Milo le 24 avril.

Avant Dumont d’Urville, un autre officier de notre marine,
Dauriac, commandant la Bonté, avait passé à Milo et vu la Vénus.
Le 11 avril 1820, il écrivait à David, consul de France à Smyrne,
qu’une statue « représentant Vénus recevant la pomme de Paris »
avait été découverte trois jours auparavant, c’est-à-dire le 8 avril.
« On n’a dans le moment, écrivait-il, que le buste jusqu’à la
ceinture. » Peut-être n’avait-il été admis à voir que le morceau
transporté dans l’étable de Georgios. Le même officier nous apprend
que Louis Brest, agent consulaire de France, voulait acheter la
statue et qu'en attendant des instructions de Smyrne, il avait obtenu
des primats de l’ile qu’elle ne fût pas vendue jusqu’à nouvel ordre.
Dès le 12 avril, Brest signalait au consul David la découverte des
deux hermès et de la statue; il décrivait celle-ci comme « Vénus
tenant la pomme de discorde dans sa main » et ajoutait : « Elle est
un peu mutilée; les bras sont cassés et elle est partagée en deux
pièces par la ceinture. » Le 25, David en référa à M. de Rivière,
ambassadeur de France à Constantinople; celui-ci résolut de prendre
les mesures nécessaires pour assurer l’acquisition de la Vénus.

Lorsque la Vénus de Milo arriva au Louvre, le comte de Clarac,
alors conservateur des antiques, en fit l’objet d’une monographie où
l’on trouve nombre d'autres détails qui lui avaient été contés par
M. de Marcellus. Mais Marcellus n’arriva à Milo qu’assez longtemps
après Dauriac et Dumont d’Urville; il tira ses informations du consul
Brest et de paysans grecs de l’ile, qui avaient tous l’imagination assez
vive et dont les affirmations doivent être accueillies avec réserve.
Aussi, le contenu de la monographie de M. de Clarac, comme celui
des Souvenirs de M. de Marcellus, no nous inspire-t-il pas uno
confiance aussi grande que les lettres, si simples do ton, écrites au
moment de la découverte. A côté de détails suspects, on en a donné
 
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