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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Michel, Émile: La jeunesse de Rembrandt, 2: 1606 - 1631
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0467

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LA JEUNESSE DE REMBRANDT.

429

représenter un L et signifier Leidensis ou Lugdumnsis, car, tant qu’il
habitera Leyde, l’artiste se servira de ce monogramme, auquel il ne
renoncera que peu de temps après avoir quitté cette ville.

Endormi par terre et accroupi aux pieds de sa maîtresse, Samson
est revêtu d’une tunique flottante jaune clair, serrée à la taille par
une écharpe rayée de bleu, de blanc, de rose et d’or, à laquelle pend
un cric javanais. Dalila porte une robe d’un gris violet à bordure or
et bleu, qui s’accorde heureusement avec les couleurs du costume de
Samson ; mais ses carnations fades et un peu molles, ses traits vagues,
ses cheveux d’un blond pâle présentent un type assez insignifiant que
nous retrouverons, du reste, plus d’une fois dans les œuvres de cette
époque. La jeune femme a déjà coupé une poignée de la chevelure de
son amant; elle la montre à un Philistin placé derrière elle et vers
lequel elle tourne à demi son visage. Celui-ci, bien qu’armé jusqu’aux
dents, ne s’avance qu’avec crainte et, plus méfiant encore, un autre
de ses compagnons dont on n’aperçoit que la tète couverte d’un
casque et le sabre nu, demeure prudemment caché par les rideaux du
lit. Si la disposition de trois des figures superposées en ligne droite
est encore assez gauche, la facture montre ici à la fois plus de finesse
et de largeur, l’harmonie plus de franchise. Les personnages se
détachent nettement sur les tons jaunâtres et légers du plancher et
de la muraille et l’éclat de la lumière du soleil, qui frappe en plein la
poitrine de la femme, sa robe et la tunique de Samson, est encore
rehaussé par les ombres foncées qui remplissent toute la partie droite
du tableau. Notons, en passant, un détail caractéristique et que nous
observerons par la suite fréquemment chez l’artiste : dans la cheve-
lure que tient en main Dalila, deux ou trois des mèches ont été
dessinées en relief au moyen de la hampe du pinceau, dans la pâte
encore fraîche.

Les mêmes défauts de facture un peu grosse et de contrastes
violents entre la lumière et les ombres, nous les retrouvons dans
une Présentation au Temple qui, après avoir appartenu à la famille de
Sagan, a été récemment acquise du comte Reichenbach de Lœvenberg
par M. Le Consul Weber à Hambourg. Signée du nom entier de Rem-
brandt, elle n’est point datée, mais nous la croyons de la même
époque. Si l’enfant Jésus que Siméon tient sur ses genoux paraît d’une
raideur extrême et comme en bois, la composition, en revanche, est
mieux équilibrée et le groupe des personnages agenouillés devant
une fenêtre est heureusement terminé, par la figure delà Prophétesse
Anne qui couronne la pyramide. Les colorations jaunes et rousses
 
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