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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Les maîtres portraitistes du siècle, au Musée de Bruxelles: correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0478

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GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

des meilleures créations de son auteur, ni des plus belles effigies du monarque

— le peintre autrichien est représenté à Bruxelles par de superbes images du
prince Charles-Antoine et de la princesse Joséphine de Hohenzollern, de la com-
tesse Eugénie de Zichy, de la plus rare distinction, enfin de M. Georges de Mailhat,
président de la Chambre hongroise. On trouverait difficilement un pinceau plus
souple et mieux fait aux élégances mondaines.

A citer encore parmi les portraits remarqués, celui de M“* de Munkaeszy, par
M. Frédéric Kaulbach (ne pas confondre avec son célèbre oncle Guillaume, à qui
l’œuvre est assignée par le catalogue) et du baron Nolhomb, longtemps notre
ministre à Berlin, l’historien de la Révolution de 1830.

Une salle entière a pu être affectée à l’exhibition des portraitistes hongrois. L’on
pourrait se croire à une réception à la Hofburg, à Pesth, au milieu de ces costumes
d’apparat. Voici le cardinal Haynald et l'abbé Liszt, — troisième effigie de l’illustre
compositeur, — par Munkaeszy; le comte Zichy et M”' Riesz par Makart; la belle
Mmo Brozik par son mari; M. de Pulsky, directeur de la galerie de Pesth, par
Szekely; l’archiduchesse Marie-Dorothée et le comte Albin Czaky, ministre des
Cultes, par Vastagh; le comte Czekowitz par Benczur, un des plus célèbres peintres
contemporains de la Hongrie, —les écrivains Maurice Jokay. par Horowitz, et Eolvos,
par Than; le Dr Wagner, de l’université de Pesth, par Stetlka; le prince primat
de Hongrie, par M. Liezenmayer; bien d’autres encore, et non des moins huppés.

La réunion de ces diverses effigies met én relief un art dont il serait injuste de
méconnaître la valeur, mais que ne relève pas une originalité bien puissante. Peut-
être cela tient-il, pour un œil peu familiarisé avec l’école, à une certaine analogie
de costume, et accessoirement d’altitude, que le goût local impose fatalement aux
modèles.

Le portrait, pour M. Tadema, constitue un hors-d’œuvre. Le talent du maître
s’y montre sous un jour extrêmement intéressant, car nous le voyons aux prises
avec la nature, sans l'intervention des exposés archéologiques auxquels s’attache
de préférence son très habile pinceau. Précisément, à l'inverse des portraits de
certains de ses confrères, ceux de M. Tadema peuvent braver le groupement, car
l’auteur semble avoir pris à tâche d’en différencier et les dimensions et le caractère.
Le Dr « Washington », — nous l’avions connu jusqu’ici sous le nom du Dr Epps,

— est assurément d’une disposition originale. Le médecin tàte le pouls d'une
malade, dont les mains seules sont visibles, et consulte son chronomètre. Conçue
dans une gamme très lumineuse, cette peinture est d’une exécution irréprochable.
La tête du praticien est énergique, pensive. Les mains— les siennes et celles de la
malade — sont d’un superbe modelé.

Le portrait des demoiselles Parsons est composé avec une égale indifférence du
convenu. C’est un joyeux effet de plein air où s’accuse, sans conteste possible
l’origine hollandaise du peintre. Les portraits de Mme Semon et du pianiste-chan-
teur Henschel, de petit et très petit format, sont d’une tonalité chaude, d’une
franchise d’opération qui font de charmants tableaux de ces charmants portraits.
Dans le fond du portrait de la dame, apparaît le fameux piano que Tadema a fait
construire sur ses propes dessins, instrument dont la valeur déjà énorme par elle-
même. s’accroît de celle des autographes de toutes les célébrités dont les doigts
ont foulé son ivoire.
 
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