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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Les maîtres portraitistes du siècle, au Musée de Bruxelles: correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0477

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CORRESPONDANCE DE RELGIQUE.

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ses meilleures œuvres; de Cabanel, la comtesse de Ganay et M™ Ridgeway; de
Cormon, un superbe portrait de son maître Porlaels, le directeur de notre Académie;
de Layraud, le portrait en pied de Liszt; de Paul Robert, un idéal portrait de
jeune femme.

Toutefois, il faut avouer que le point culminant de l’exposition française est
le groupe des œuvres de Bonnat. Il a toute l’importance d’une page d’histoire con
lemporaine. On pourrait la croire détachée du Panorama du Siècle, dont les
magistrales esquisses figurent également à l’exposition de Bruxelles. Voici, dans
l’ordre du catalogue, la liste des œuvres de Bonnat : le duc d’Aumale, le comte
de Lesseps, M. Jules Ferry, M. Alexandre Dumas fils, Victor Hugo sur son lit de
mort, Barye, la baronne James de Rothschild. Le portrait de Chevreul, annoncé,
manque à l’appel.

Avançons de quelques pas et le pinceau de Lenbach va nous donner comme la
réplique à cette imposante assemblée d’illustrations françaises. Voici, à côté l’un de
l’autre, le pape Léon XIII (du Musée de Munich), le prince de Bismarck, le comte
de Moltke, le chanoine Doellinger, le cardinal Slrosmayer, M. Gladstone et Liszt.

Que l’œuvre du célèbre portraitiste allemand ait trompé quelque peu l’attente
dos personnes habituées à le juger par des reproductions photographiques, nous
en devinons la cause. Il est assurément superflu d’insister sur le rare talent
d’observation, sur l’étude profonde de la physionomie humaine qui caractérisent
le maître de Munich.

Il excelle à faire vivre sur la toile l'homme intime, à faire refléter au visage la
pensée qui le transforme, persuadé qu’il est, avec Mme de Girardin, que « la pensée
sculpte le visage, cisèle les traits et refait le masque ». Le Doellinger est positive-
ment un chef-d’œuvre.

Toutefois, chez M. Lenbach, le peintre le cède au pliysionomiste. En Belgique, où
les pûtes onctueuses des vieux Flamands sont restées en honneur, l’attrait d’un
pinceau délié ne suffit pas à conquérir tous les suffrages, même alors qu’il est aux
mains d’un maître tel que Lenbach. J’ajoute que le groupement des œuvres de
l’artiste n’est pas plus à son avantage qu’à celui d’aucun autre. Au premier coup
d’œil, il livre ses secrets, j’allais dire son système.

S’inspirant tantôt du Titien, comme dans les portraits du pape, c’est à Van
Dyclc que parait songer Lenbach dans ses portraits de Mme de Villeneuve et du
peintre de Haas, à Rembrandt dans le portrait de Mm0 C., à Holbein dans scs
magistrales études de Bismarck et de Moltke, l’un coiffé, comme un simple
mortel que le voilà redevenu, d’une casquette à trois ponts; l’autre, vu de profil, le
crâne absolument dénudé et faisant beaucoup songer au cardinal Manning. Au
demeurant, ensemble de haute importance et destiné à faire époque dans les sou-
venirs du monde des arts.

On a dit que le pinceau de Lenbach se prête moins à l’interprétation de la grâce
féminine qu’à la transcription des physionomies austères. Il y a pourtant ici, sous la
signature du maître, un délicieux profil de femme, .celui de Mme Lenbach » née
de Moltke », ajoute le catalogue.

En effet, le peintre a épousé une nièce de l’illustre maréchal.

M. d’Angeli, de Vienne, le dispute à M. Lenbach comme portraitiste de princes
Supérieur et de beaucoup à Winterhalter, d’officielle mémoire, — et dont l’Exposi-
tion nous montre un portrait en pied du roi Léopold I", qui n’est pas au nombre
 
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