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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 2
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0158
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142

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Son hôtel, qui fut plus tard occupé par Roger-Ducos, conserve encore
plusieurs pièces décorées de boiseries. La plus importante est un
salon revêtu de panneaux à encadrements dont les angles arrondis et
ornés de trophées se raccordent aux écoinçons de la corniche du
plafond représentant des figures allégoriques. D’autres pièces ne
montrent plus que des plafonds à moulures de l’époque de Louis XV ;
leurs lambris ayant été vendus il y a peu d’années. On accède à cet
appartement par un escalier dont la rampe de fer est complétée par
un départ d’un charmant dessin.

L’École des Beaux-Arts, construite sur Remplacement du couvent
des Petits-Augustins, dont la chapelle existe encore, nous retiendrait
bien longtemps si nous voulions étudier toutes les richesses décora-
tives que possèdent ses collections, mais restant fidèle au plan que
nous nous sommes tracé, nous laissons systématiquement de côté
tout ce qui est étranger à l’ancien Paris. Nous pensons également
qu’il est préférable, pour éviter les répétitions, de réserver pour la
description de chaque quartier, les monuments, alors même qu’ils
sont disparus, dont les débris sont conservés dans ce Musée. Nous
aurons trop souvent, hélas ! l’occasion de revenir à ce grand dépôt
artistique, où sont accumulés tant de ruines causées par le vanda-
lisme.

Nous signalerons, avant de quitter la rue Bonaparte, la maison
portant le n° 5, qui est précédée d’une belle porte à serpents de bronze
formant marteau, encastrée dans un grand portail de l’époque de
Louis XVI.

Tombée aujourd’hui au rang de simple église paroissiale, la basi-
lique de Saint-Germain-des-Prés est bien déchue de l’importance dont
elle jouissait dans les premiers siècles du moyen âge, et que lui
avaient continuée les Bénédictins par leurs savants travaux. La
Révolution la rendit au culte, dégradée et dépouillée de tous ses
ornements, et les restaurations entreprises successivement pour lui
redonner son ancien aspect n’ont pas été heureuses. Tout ce que
l’église actuelle présente d’intérêt, elle le doit aux dispositions de
son architecture primitive, à son abside de l’époque de transition, à
son porche orné de statues, à ses chapiteaux romans, ainsi qu’à la
décoration moderne dont Hippolyte Flandrin a revêtu ses murailles.
Après la fermeture du Musée des Petits-Augustins, on a rapporté, à
Saint-Germain-des-Prés, les tombeaux du roi Casimir de Pologne,
abbé de Saint-Germain, par les frères Gaspard et Balthasar de Marsy,
et de la famille de Castellan, attribué à François Girardon ; ceux des
 
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