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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 4 [= 5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0310
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284

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

La longue rue de Sèvres n’est pas sans montrer de nombreuses
façades d’anciens hôtels, bien qu’aucune ne se distingue par un mérite
exceptionnel. M. Daly a publié la porte d’un salon situé au n010‘, qui
n’existe plus, dont les sculptures dataient de la belle époque de
Louis XIY. Une tradition que nous n’avons pu vérifier, attribue la
dénomination donnée au couvent des Oiseaux qui termine la rue,
à la décoration peinte d’une salle à manger de la maison, qui appar-
tenait alors au sculpteur Pigalle, et dans laquelle se voyaient des
oiseaux voltigeant dans des bosquets. L’hospice Laënnec a remplacé
l’ancien Hôpital des Incurables, fondé par le cardinal de La
Rochefoucauld, dont le tombeau se voyait dans la chapelle, harmo-
nieuse construction de la première moitié du xvne siècle. Ce monu-
ment a été transporté dans les nouveaux bâtiments de Saint-Fram-
bourg, à Ivry; il est dù à Philippe Buyster. Yis-à-visdes Incurables,
on voit encore la maison à fronton où habitait le bibliophile Gai-
gnières, bien connu par ses belles collections de dessins et de manu-
scrits français.

La demeure la plus majestueuse de la rue du Cherche-Midi est
l’hôtel construit par la comtesse de Yerrue, bibliophile et amateur
passionné, acquis ensuite par le comte de Toulouse et bouleversé
pour servir de conseil de guerre. L’hôtel a conservé son grand por-
tail, une cour à l’aspect majestueux, des clés de fenêtres et des
mascarons de bronze dans le style de Louis XIV. La décoration
intérieure a totalement disparu et, pour retrouver un souvenir de
celle que l’on appelait -« la Dame de volupté », il faut s’adresser
au n° 8 de la rue d’Assas, où il existe un pavillon qui communiquait
autrefois avec l’hôtel de Yerrue. On y voit un petit boudoir oblong
dont le plafond ovale est décoré d’arabesques sur fond blanc. Aux
extrémités de la composition sont deux médaillons peints sur toile
et marouflés sur le plâtre, qui sont accostés de chaque côté par des
singes se tournant le dos et assis sur des lambrequins à piédestaux
reliés par de longues guirlandes de fleurs au motif central. Au-
dessous sont deux ornements en forme d’écrans; dans le champ
gambadent d’autres singes entourant la rosace médiane. L’encadre-
ment à voussure sculptée représente des scènes drolatiques mimées
par des singes. Ce plafond peu connu, qui mériterait les honneurs de
la gravure, est peut-être le plus délicat spécimen de singeries que
nous connaissions. L’exécution en parait trop délicate pour Gillot et 1

1. Voy. G. Daly, Motifs intérieurs, t. Ier, pl. 22.
 
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