Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Duhousset, Émile: Proportions comparatives de l'homme et du cheval
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0430
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
398

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

noms ont été souvent mis en avant pour savoir si mes idées compa-
ratives, sur les chevaux, cadraient avec une production hippique
normale et s’accordaient, en exactitude, avec les œuvres d’une
grande valeur artistique des personnalités précitées.

Pour cette vérification, j’ai choisi dans les toiles de Meissonier,
popularisées parla photographie, le tableau ayant pour titre Le Guide.
Les personnages y sont au moins deux fois plus grands que le peintre
n’a coutume de faire ses figures, et le premier plan présente un
paysan et un cavalier facilement mesurables. En appliquant le compas
suivant mes données, le paysan offre, à partir du sol, trois divisions
égales marquées par des points dans notre figure : la première par-
tant du terrain jusqu’au-dessous de la rotule; la seconde, de ce point
à l’entrée du fémur dans le bassin; la troisième de ce second point à
la fourchette sternale. Passant maintenant au cavalier, cette même
mesure se retrouve de l’appui du sabot, jusqu’au milieu du genou du
cheval, et, de la plante des pieds du soldat, au coin de l’étrier hors
montoir, jusqu’au-dessus du tibia.

En examinant l’œuvre de Meissonier on remarquera que la hau-
teur de ses cavaliers, à partir de la selle, est presque toujours dans
la limite que nous donnons, de la verticale du sol au sternum, au-
dessous du coude, comme on peut le vérifier sur le Napoléon des
deux 1814, sur le Tournebride, etc., etc. ; quant à la mesure du fémur,
pour les proportions humaines, on en trouvera l’application sur
l’Incroyable (1858), le Petit homme rouge (1858), le personnage debout
de la Lecture chez Diderot, etc., etc.

Meissonier a surtout composé et copié absolument ce qu’il avait
sous les yeux; la virilité d’un talent, longtemps soutenue, ne se fit
qu’avec peine à l’interprétation d’un sujet non vu, cela donnait trop
de latitude et froissait les principes de ce grand artiste, qui excella
dans les motifs calmes et posés.

Tout le remarquable labeur de sa vie confirme cette haute qualité
de réaliste.

Le peintre Détaillé a consacré plusieurs années à un travail sur
l’armée française; la persistance soutenue des recherches de l’artiste
pour le mener à bonne fin, avec la précision de son crayon correct et
réfléchi, font de ce volumineux recueil un document historique; dans
ces nombreuses compositions les types pris sur nature vivent tous,
non seulement avec l’esprit, la désinvolture de vrais troupiers
et l’exactitude de l’uniforme, mais cavaliers et montures, par la
variété des poses, constituent les renseignement hippiques les plus
 
Annotationen