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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 5.1891

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Nr. 6
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Champeaux, Alfred de: Exposition des arts au début du siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24449#0544
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

le style antique. Leur bonne fortune mit les deux amis en rapport
avec David qui les présenta à Mme Bonaparte dont ils devinrent
les architectes. Nommés ensuite architectes de la couronne, ils con-
duisirent d’immenses travaux de restauration dans toutes les rési-
dences impériales jusqu’en 1814. On leur doit l’arc du Carrousel et
le grand escalier du Louvre, détruit lors de l’achèvement de ce
palais. Percier remplissait à la cour les anciennes fonctions de dessi-
nateur du cabinet. Pendant ce laps de temps, aucun détail de l’ameu-
blement ne s’exécuta que sous sa direction infatigable. Il a laissé une
suite immense de dessins qui montrent sa richesse d’imagination et
son activité productrice. LTne partie de ces modèles était restée entre
les mains de Biennais, orfèvre de la cour, de chez lequel sortaient les
sabres d’honneur et les ornements impériaux, en même temps que les
pendules, les candélabres et les surtouts destinés aux palais; elle
appartient actuellement à la Bibliothèque de l’Union Centrale des
Arts Décoratifs. Une autre suite destinée à des œuvres d’orfèvrerie
est conservée dans la maison Odiot. Une troisième série, plus con-
sidérable, avait été remise à Jacob Desmalter, ébéniste ordinaire des
résidences. Elle est déposée dans les archives de cette maison dirigée
aujourd’hui par M. Janselme. Tous les modèles de Percier sont com-
posés dans un style clair et facile à interpréter; on y sent l’artiste
instruit des procédés techniques de chacune des industries à
laquelle il s’adressait.

En faisant obtenir aux frères Jacob le titre d’ébénistes de la cour,
Percier n’avait fait que payer la vieille dette de reconnaissance qu’il
avait contractée envers eux pendant la Révolution. Les frères Jacob
avaient remplacé (vers 1789) leur père Georges Jacob dans l’atelier
de la rue Meslay, d’où sont sortis tant de consoles, de lits et de sièges
en bois sculpté de l’exécution la plus soignée. En 1804, l’un des deux
frères mourut et l’aîné, qui joignait à son nom celui de Desmalter,
resta seul à la tête delà maison qu’il transporta rue des Vinaigriers.
Le Garde-Meuble et les palais nationaux possèdent un nombre con-
sidérable de meubles de Jacob; tous sont travaillés avec.le plus grand
soin et enrichis de figures de bronze ou d’appliques en cuivre ciselé,
traitées avec un goût très personnel. Jacob Desmalter était plus qu’un
ébéniste, il s’est élevé souvent jusqu’à l’art, et s’il eût vécu quelques
années plus tôt, il eût sans doute été un des rivaux de Riesener. ,

Le second collaborateur de Percier est lô ciseleur Thomire;
(Pierre-Philippe, 1751-1843), dont la vie se prolongea assez long-,
temps pour.avoir connu à la fois, le règne de Louis XV et celui de,;
 
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