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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 1
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Durrieu, Paul: Alexandre Bening et les peintres du Bréviaire Grimani, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0070
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GAZETTE DES BEAUX-AllTS.

Ce nom mystérieux, est-il possible de le découvrir? Nous rentrons
ici dans le cas que j’ai signalé comme étant malheureusement le plus
fréquent, où il est impossible de s’appuyer sur un document contem-
porain. Les archives particulières de la Gruthuyse et des seigneurs
de Heures ont depuis longtemps disparu. Aucune pièce de compta-
bilité n’est là pour nous guider. Au début de notre enquête, nous
n’avons à notre disposition d’autre ressource que les manuscrits
énumérés plus haut, avec les miniatures qu’ils renferment. Ces
manuscrits ne semblent fournir, à première vue, en fait de rensei-
gnements pouvant s’appliquer à la personne de notre enlumineur,
qu’un unique indice. Sur cinq d’entre eux se lisent des dates de lieu
et d’année : Gand 1479, 1480 et 1482; Bruges 1483; Gand 1492. Ces
mentions, il est vrai, s’appliquent au travail du copiste en ce qui
concerne l’année. Il faut donc tenir compte du laps de temps qui a
pu s’écouler entre la fin de la transcription du texte et l’exécution
des peintures et des ornements *. Mais sous cette réserve, ces dates
relevées sur les volumes permettent d’établir : d’une façon certaine
dans quelles villes l’auteur de leurs images a successivement travaillé,
et approximativement vers quelles époques.

De 1479 à 1482 ou 1483 au moins s, il était à Gand; entre 1483
ou 1484 et 1492, et plutôt à une date voisine du premier de ces deux
termes, il vint à Bruges. En 1492, il était retourné à Gand. Ces
renseignements, qui se résument en somme en une sorte d’itinéraire
de l’artiste, peuvent paraître bien minces; ils constituent cependant
un point de départ très sérieux. En effet, à la fin du xve siècle, la
pratique de l’art de l’enluminure en Flandre était strictement déter-
minée par des règlements promulgués pour Bruges en 1454, pour
Gand en 1463. D’après ces dispositions, nul ne pouvait faire publi-
quement métier de son état dans une ville, s’il ne s’était fait affilier
à la gilde ou corporation des artistes de la cité. Cette affiliation 1 2

1, Nous savons par des exemples nombreux, notamment par ceux que four-
nissent les comptes de la maison de Bourgogne, que souvent les miniatures
n’étaient peintes que trois ou quatre ans après l’achèvement du travail de copie.
En ce qui concerne particulièrement le maître dont nous nous occupons, il n’y a
que la date de 1492, pour les miniatures du Boëce, qui soit rigoureusement certaine,
parce qu’elle est limitée par l’époque de la mort du seigneur de la Gruthuyse.

2. Toutes les fois qu’on est en présence d’une date d’année, sans indication de
mois, il faut toujours tenir compte de l’usage, différent du nôtre, qui était alors
suivi en Flandre pour le point de départ de l’année, et qui fait que l’indication
« 1482 », par exemple, s’applique aussi aux premiers mois de notre année 1483,
jusqu’à Pâques.

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