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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 3
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Gruyer, Gustave: La sculpture à Ferrare, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0218
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GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

RIO

deux autres fils, Parisio ou Paride et Taliano, c’est-à-dire Vitaliano,
dont il est question dans un acte passé en 1465 à l’occasion de l’achat
d’une paire de bœufs de sept ans moyennant vingt-cinq lire. On voit
qu’à cette époque tous les membres de la famille Baroncelli étaient
établis à Ferrare. Ils y avaient le titre de citoyen.

A Modène,‘comme à Ferrare, on voulut élever une statue à Borso,
par reconnaissance pour l’allégement des charges publiques au com-
mencement du règne de ce prince. C’est à Donatello que l’on s’adressa
(1451). Quoique Donatello eût reçu un acompte et qu’on l’eût invité,
jusqu’en 1458, à tenir ses engagements, la statue, on ne sait pour
quels motifs, ne fut pas exécutée. « Peut-être, dit M. Venturi, les
habitants de Modène cessèrent-ils de la désirer quand ils virent
Borso établir de nouveaux impôts afin de payer les redevances dues à
l’empereur et à la Chambre pontificale ; peut-être Donatello, pressé
par les héritiers de Gattamelata de livrer le monument que la Séré-
nissime République avait décrété en l’honneur de ce personnage, ne se
soucia-t-il plus de travailler pour Modène. Toujours est-il que le divin
Borso, venu en grande pompe dans cette ville, reçut comme cadeaux
du fromage et du vin, mais ne trouva pas sa statue.

A Ferrare, les statues de Nicolas III et de Borso furent transpor-
tées en 1472 aux côtés de l’arcade qui, vis-à-vis de la façade du Dôme,
servait d’entrée principale au palais des princes d’Este, et qui fut
dès lors appelée Volto del Cavallo. Dans son De laudibus Herculis Fer-
rari'æ ducis, Pietro Candido décrit le transport de ces statues.
L’Arioste en mentionne la présence à cette place dans sa sixième
satire, adressée à Pistofilo. Endommagées par l’incendie qui dévora
en 1532 une partie du palais, elles furent, en 1796, mises en pièces
par la populace. Un tronçon de colonne avec son chapiteau et un
support s’appuyant contre un mur et sur une colonne cannelée, dont
le chapiteau est d’un style excellent, voilà tout ce qui reste aujour-
d’hui de deux monuments qui méritaient à tant de titres de survivre
aux vicissitudes des gouvernements. Nous donnons une reproduction
de ces fragments.

La cathédrale, du moins, conserve toujours les cinq statues de
bronze que fît faire Francesco de Legnamine, évêque de Ferrare
(1450-1466) L Pour cet important travail, l’archevêque songea d’abord
à Donatello qui vint exprès de Padoue, reçut une indemnité de
déplacement le 7 octobre 1450, et partit sans avoir consenti aux I.

I. Elles sont reproduites dans cet article.
 
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