Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Ephrussi, Charles: Simon-Jacques Rochard (1788 - 1872), 2
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0058
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
50

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sement acquise, sans renoncer à ses habitudes de-labeur quotidien.
Il est appelé à Amsterdam pour y faire le portrait du riche banquier
Thomas Hope ; il peint encore à Bruxelles le portrait du prince Orloff,
ambassadeur de Russie, et plus tard (1866-1867) celui de la princesse
Orloff. Citons encore parmi les œuvres de ce temps les portraits de
Mme la baronne Royer, sœur de M. Garnier-Heldewier, et de sa fille,
ce dernier au pastel, grand et beau dessin.

Rochard emploie les loisirs que lui laissent ses travaux au
classement des peintures d’anciens maîtres des écoles italienne,
hollandaise, flamande et française qu’il avait réunies depuis de
longues années. En 1847, il publie le catalogue de cette importante
collection, en accompagnant chacune des œuvres mentionnées de
rapides notices qui montrent en lui un critique d’art sagace et expé-
rimenté. Cette collection devait être des plus riche puisqu’elle ne
comprenait pas moins de cent vingt-trois tableaux de ces diverses
écoles, la plupart dus aux meilleurs maîtres et de provenance soi-
gneusement indiquée par le collectionneur. C’est ainsi que nous
rencontrons des toiles sortant des cabinets Gaignat, Denon, Belgio-
joso de Milan, Henry-Philippe Hope, van Lennep, Braamkamp
d’Amsterdam, Wassenaer, à la Haye, Heldewier, des collections du
cardinal Fesch, à Rome, Aguado à Paris, lord Dudley, Randon du
Boisset, Blondel de Glagny, Jullienne, Cypière, Morny, delà galerie
du comte de Sommariva à Paris. Les plus beaux noms se succèdent
dans ce précieux catalogue : Giovanni Bellini, le Titien, Giorgione,
Raphaël et Jules Romain, Andrea del Sarto, Paul Yéronèse, Tin-
toret, le Bassan, Murillo et Velasquez, Rubens, Rembrandt, Van de
Velde, Ostade, Van Goyen, Cuyp, Terburg, Jan Steen, Gérard Dow;
sans compter sept AVatteau, un Greuze, un Boucher et quelques
Anglais. Tous ces joyaux sont-ils d’une authenticité incontestable?
Certaines attributions tiendraient-elles ferme devant la sévère
curiosité de la critique moderne? Quelques copies ne s’étaient-elles
pas glissées à la place des originaux? Rochard, dont l’habile pinceau
savait si bien copier les maîtres 1, n’a-t-il pas confondu quelquefois
les interprétations avec les modèles? Peut-être avons-nous tort de
déprécier la galerie de Rochard ; mais en vérité, on hésite à croire
qu’il ait pu, avec des ressources limitées, former un ensemble digne
de rivaliser avec les plus célèbres collections. Quoi qu’il en soit, son

1. M. Garnier-Heldewier conserve quelques fort jolies copies de Rochard d’après
le Titien, Van Dyck, Leslie, etc.
 
Annotationen