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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Dictionnaire clés monogrammes de Christ1 2 lui attribue d’autre part,
quelques estampes signées des initiales H. S. En revanche, il ne
figure ni dans VAbecedario de Mariette, ni dans les dictionnaires d’ar-
chitectes de Félibien, de Pingeron, de Dargenville, de Milizia, de
Ticozzi et de Quatremère de Quincy.
Bref, il y a quarante ans à peine, on était encore réduit à son
sujet, comme hélas! pour nombre d’anciens artistes, à quelques
données incomplètes, mêlées d'hypothèses et de contradictions.
La grande enquête sur l’histoire des arts en France, inaugurée
par les Laborde, les Chennevières, les Montaiglon — pour ne parler
que d’eux — commença à percer la légende qui enveloppait la vie de
Hugues Sambin et à réagir contre l’oubli où son nom même avait
sombré.
En 1854, pendant qu’à Paris ce nom sortait définitivement des
limbes de l’obscurité, grâce à un chapitre des Artistes provinciaux de
M. le marquis de Chennevières 3, le regretté Jules Renouvier lui
rendait à Montpellier un brillant hommage 3. L’attention était dès
lors attachée à Sambin. Elle a été à diverses reprises ravivée depuis,
ces dernières années surtout, par les ouvrages de MM. Alfred de
Champeaux et Edmond Bonnaffé sur l’histoire du meuble et par une
série d’articles de M. Henri Chabeuf dans le Journal des arts 4. Hier
enfin les publications simultanées de MM. Castan et Garnier réinscri-
vaient le vieux « maistre architecteur » à l’ordre du jour de la curio-
sité artistique.
De ses deux biographes, le premier — un des vétérans de l’archéo-
logie et de l’histoire provinciales — a spécialement relevé les traces de
Sambin en Franche-Comté à Besançon, à Dole et à Salins; le second
— un nouveau venu dans l’érudition — l’a étudié en Bourgogne, et
particulièrement à Dijon où il a passé la majeure partie de sa carrière.
Les archives de cette ville surtout ont fourni à M. Garnier des ren-
seignements nombreux et précis, incomplets encore, sans doute, mais
1. Paris, 1750, in-8°, p. 155. Dans leurs dictionnaires de monogrammes,
Brulliot, Nagler, etc., ont ensuite discuté plus à fond cette question.
2. « Hugues Sambin, sculpteur et architecte à Dijon », dans les Recherches sur
la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l’ancienne France, t. III,
p. 29-39.
3. Des Types et des Manières des maîtres graveurs, xvie siècle (Montpellier, 1854,
gr. in-8°), p. 213.
4. Nos des 10 août, 12 octobre, 2 et 23 novembre 1888. Ces articles sont signés
du pseudonyme André Arnoult.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Dictionnaire clés monogrammes de Christ1 2 lui attribue d’autre part,
quelques estampes signées des initiales H. S. En revanche, il ne
figure ni dans VAbecedario de Mariette, ni dans les dictionnaires d’ar-
chitectes de Félibien, de Pingeron, de Dargenville, de Milizia, de
Ticozzi et de Quatremère de Quincy.
Bref, il y a quarante ans à peine, on était encore réduit à son
sujet, comme hélas! pour nombre d’anciens artistes, à quelques
données incomplètes, mêlées d'hypothèses et de contradictions.
La grande enquête sur l’histoire des arts en France, inaugurée
par les Laborde, les Chennevières, les Montaiglon — pour ne parler
que d’eux — commença à percer la légende qui enveloppait la vie de
Hugues Sambin et à réagir contre l’oubli où son nom même avait
sombré.
En 1854, pendant qu’à Paris ce nom sortait définitivement des
limbes de l’obscurité, grâce à un chapitre des Artistes provinciaux de
M. le marquis de Chennevières 3, le regretté Jules Renouvier lui
rendait à Montpellier un brillant hommage 3. L’attention était dès
lors attachée à Sambin. Elle a été à diverses reprises ravivée depuis,
ces dernières années surtout, par les ouvrages de MM. Alfred de
Champeaux et Edmond Bonnaffé sur l’histoire du meuble et par une
série d’articles de M. Henri Chabeuf dans le Journal des arts 4. Hier
enfin les publications simultanées de MM. Castan et Garnier réinscri-
vaient le vieux « maistre architecteur » à l’ordre du jour de la curio-
sité artistique.
De ses deux biographes, le premier — un des vétérans de l’archéo-
logie et de l’histoire provinciales — a spécialement relevé les traces de
Sambin en Franche-Comté à Besançon, à Dole et à Salins; le second
— un nouveau venu dans l’érudition — l’a étudié en Bourgogne, et
particulièrement à Dijon où il a passé la majeure partie de sa carrière.
Les archives de cette ville surtout ont fourni à M. Garnier des ren-
seignements nombreux et précis, incomplets encore, sans doute, mais
1. Paris, 1750, in-8°, p. 155. Dans leurs dictionnaires de monogrammes,
Brulliot, Nagler, etc., ont ensuite discuté plus à fond cette question.
2. « Hugues Sambin, sculpteur et architecte à Dijon », dans les Recherches sur
la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l’ancienne France, t. III,
p. 29-39.
3. Des Types et des Manières des maîtres graveurs, xvie siècle (Montpellier, 1854,
gr. in-8°), p. 213.
4. Nos des 10 août, 12 octobre, 2 et 23 novembre 1888. Ces articles sont signés
du pseudonyme André Arnoult.