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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Boutroue, Alexandre: Le Triptyque émaillé de la Bibliothèque d'Évora (Portugal)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0167
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LE TRIPTYQUE ÉMAILLÉ D’ÉVORA.

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agenouillée sur un prie-Dieu au pied duquel l’auteur a écrit :
O Mater dei Mémento mei. Dans le panneau central, les saintes
Femmes, saint Jean-Baptiste, saint Longin, saint Joseph d’Ari-
mathie, le Centurion à cheval, etc., sont vêtus de riches vêtements
du xvie siècle.

Les personnages ont le type allemand ; la composition, les costumes
et les accessoires sont également de style allemand, notamment le
vase avec lequel le serviteur verse de l’eau sur les mains de Pilate,
qui ressemble à un broc à bière, tel que ceux qui sont encore usités
en Allemagne. Remarquons cependant que des hermines, qui
figuraient dans les armes d’Anne de Bretagne, sont semées sur la
robe de sainte Madeleine au pied de la croix.

Le retable est entouré des mots : Ateniite et Videtesi est dolor similis
sichut dolor meus, gravés sur la monture, et coupés et disposés d’une
manière qui indique suffisamment que le graveur ne comprenait pas
l’inscription qu’il avait été chargé de transcrire. On peut s’en rendre
compte dans le dessin que nous donnons ici. Cette inscription permet
de supposer que nous sommes en présence de la monture originale du
Triptyque qui se trouve encadré de moulures en cuivre sur lesquelles
sont rapportés des feuillages estampés.

Sur la boite renfermant ce monument on lit une inscription
latine dont voici la traduction et dont on trouvera le texte en note 1 :

i. Cum Imperalis ilia Civilas ConslantinopoHlana, Olim Nova Roma dicta, ab
exercitu Francorum, simulque Venelum capta fuit, inter alias pretiosas spolias
adfuit sacra ilia Imago Salvatoris Nostri; quae Mysteria suae sanctissimae et
acerbissimae Passionis représentât. Haec sacra Imago inventa fuit in Templo
Sanctae Sofflae, et Graeci, ex Antiquâ tradilione, asserebant donum esse Magni
Gonstantini Imperatoris. Est autem magni et considerabilis momenti, dum ex
smalto auroque confecta est; sed cum Galli Venelique regalia pretiosaque Spolia
inter ipsos dividerenl, in dominium Francorum Sacra Imago remansit, qui illam
suo Régi detulerunt, etusque adRegnum Francisci Primi in generationem illorum
estilit. Attamen cum Carolus Quintus, Romanorum Imperator, dictum Franciscum
Papiae subjugasset, sacra ilia Imago chara fuit Imperatori, qui cam secum, cum
aliis spoliis, in Ilispaniam reportavit. Verum, cum Isabella Austriaca, ex Germaniâ
Mantuam ad Suum conjugem iret, Sacram Imaginem secum in dotem asportavit,
quà in Oratorio suo magnificentissime collocavit ornatam prius cum cristallinis
columnis aliisque ltegalibus ornamentis. Totum hoc constat ex Epistolà latinâ
Coinitis Castiglione quae directa fuit ad summum Romanum Pontiflcem ut conse-
crationis Rullam dictae Capellae concederet, quae Epistolà in domo Castiglionis,
Mantuae, insimul cum aliis monumentis asservatur, cum quibus satis probatur
pretiosilatem dictae sanctissimae Imaginis, ac valorem esse Sedeeim mille scu-
dorum Romanorum cum attestatione celebris Julii Romani.
 
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