Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Phillips, Claude: John Opie
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0329
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
302

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

trouvait lui-même exagéré, mais qu’il dut exiger néanmoins sur les
instances de son nouveau mentor. Wolcot, flairant sans doute une
bonne affaire, proposa un voyage à Exeter et éventuellement à
Londres, pendant lequel Opie, vivant aux dépens de Wolcot, pein-
drait des portraits et donnerait à ce dernier la moitié de ses béné-
fices. Il parait que l’essai de cette association ne fut fait que plus
tard, au moment du voyage du jeune peintre à Londres, et qu’elle ne
dura guère que douze mois, à la fin desquels — s’il faut en croire
les lettres de Wolcot — l’élève s’émancipa assez brusquement et
déclara pouvoir se conduire lui-même.

Le fameux satiriste rapporte aussi dans cette même correspon-
dance qu’il ne trouvait chez Opie, malgré son humble origine,
aucune vulgarité choquante, et qu’il lui avait toujours montré les
égards dus à un égal ou, pour garder la curieuse expression dont il
se sert, qu’il l’avait toujours traité « as a parlour-guest ». Quoiqu’il en
soit, Opie gagnait déjà à cette époque de l’argent à Truro et ailleurs
dans le Comté, car après une de ses absences il revint voir sa bonne
mère, effrayée de ce vol prématuré de l’oisillon hors du nid, et lui fit
présent de la somme inespérée de vingt guinées, lui assurant en
même temps qu’il saurait dorénavant pourvoir à tous ses besoins.
C’est de cette période antérieure à son voyage définitif à Londres que
datent quelques portraits conservés dans le pays : celui du peintre
lui-même qui se trouve à Penrose, celui d’un certain J. Knill (1777),
et celui de Samuel Borlase, gentilhomme d’une famille fort ancienne
de Cornouailles (1778). Ce fut en 1777 aussi qu’il attira l’attention
de lord Bateman, qui lui lit plusieurs commandes de ces études réa-
listes, prises sur le vif, de vieillards, mendiants et jeunes paysans,
dont il se faisait déjà une spécialité.

La croissance spontanée et presque entièrement indépendante du
talent du jeune peintre, à cette époque, est d’autant plus merveilleuse,
que non seulement il n’avait presque pas reçu de leçons sérieuses, mais
encore qu’il n’avait pu voir que tout à fait exceptionnellement des
tableaux pouvant lui servir d’exemple.

A l’Exposition de la Society uf Artists of Great Brilain, qui eut lieu
en 1780 dans la galerie de Spring Gardens, mention est faite par
le catalogue d’une esquisse d’un certain « Master Oppey » en termes
si divertissants qu’ils méritent d’être transcrits en toutes lettres : A
Boys Heacl, — Master Oppey, Penryn, Cornwall, — An instance of
genius, — nol liave ever seen a Picture, — 1780. Ceci prouverait, ce
qu’on a souvent nié, que le vrai nom du peintre était Oppey, et que,
 
Annotationen