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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 5
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Beraldi, Henri: Exposition des œuvres militaires de Raffet
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0393
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GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

L’armée de 1848-1860 ressuscitait à nos yeux avec Prêts à partir
pour la ville éternelle, le Coup de mitraille, la Batterie Rochebouel, les
Chasseurs à pied en marche sur Rome, les Sapeurs-mineurs en tenue de
travail, les portraits des maréchaux Saint-Arnaud et Baraguei/d’ Milliers,
du capitaine Félix Douai/, et avec cette série très originale et abso-
lument typique de seize portraits d’officiers du 66e, exécutés à
l’aquarelle, à Rome, et prêtée par notre collaborateur M. le colonel
Duhousset, qui se trouve lui-même représenté dans la série en uni-
forme de lieutenant, tenue d’assaut.

11 ne faut pas s’y tromper, c’est dans les estampes, lithographies
et gravures, que sont les pièces capitales de Raffet, ces pièces épiques
qui rendent leur auteur digne de tous les honneurs qu’on lui décerne
aujourd’hui1, et de la solennité qu’a donnée à son exposition la
présence officielle du chef de l’État, du ministre de la Guerre, du
général en chef de l’armée, des officiers de l’armée active et de la
réserve. Les épreuves présentées avaient été choisies parmi les plus
belles des collections Giacomelli, Alexis Rouart, etc., et présentées
avec un soin et même une coquetterie particulière. Trop souvent, en
effet, on se permet, dans les expositions, de présenter l’estampe sans
la rehausser par un encadrement convenable. Il en résulte qu’elle
produit sur le public un effet réfrigérant. L’estampe ne peut pas plus
se passer d’un encadrement que la peinture; il faut la rehausser de
bordures d’or, et dissimuler sous des biseaux ses marges glaciales :
alors elle attirera le public, qui la prendra très naïvement pour du
dessin et ne lui refusera pas son attention. C’est ce qui a eu lieu
pour l’exposition de Raffet, et l’enseignement est à retenir pour les
exhibitions d’estampes à effectuer dans l’avenir.

Pour n’avoir pas l’importance décisive des estampes, les dessins
originaux envoyés rue de Sèze n’en étaient pas moins des plus
intéressants et des plus beaux. Il faut citer les principaux noms :
les Journées de la Révolution, Dragons républicains, Provins, la Veille,
le Lendemain, les Cartouches, Lesghines, etc., collection Auguste Gain.

ï. C’est donc par des estampes et des lithographies que Raffet devait être
représenté dans nos Musées. Mais, par une inconséquence bizarre, la Fiance, si
lière en paroles de son art de l'estampe depuis deux siècles, expose tout dans ses
Musées, sauf une chose précisément: l’estampe. De sorte que, les sept jours d’ex-
position de Raffet à la salle Petit écoulés, nulle part, — entendez-vous bien! —
nulle part le public ne pourra plus revoir le Fort Mulgrave et les Lanciers rouges,
le Réveil, et la Revue nocturne, Prêts à partir et le Combat d’Oued-Alteg!

11 y a décidément quelque chose à faire pour l’estampe.
 
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