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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: Le musée des artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0437
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LE MUSÉE DES ARTISTES CONTEMPORAINS.

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les galeries du palais de Marie de Médicis que les chefs-d’œuvre de
toutes les Ecoles qui composaient alors le Cabinet du Roi et qui forment
encore le fonds de nos collections nationales furent admirés deux fois
par semaine.

Fermé en 1780, le palais ayant été donné en apanage au comte
de Provence, le Musée fut recréé en 1802 sous le nom qui l’a consacré
depuis de Musée du Luxembourg. Mais il n’avait pas encore le carac-
tère spécial qui lui fut donné quelques années après. Le nouveau
Musée n’était, en effet, à ce moment, qu’une sorte d’annexe au Musée
du Louvre ou au Musée de l’École française établi à Versailles. Ce
n’est qu’en 1818 seulement que les galeries, une seconde fois fermées
et rouvertes le 25 avril, furent affectées spécialement aux ouvrages
des Artistes contemporains.

Cependant le rôle et les attributions du Luxembourg ne furent
pas encore bien définis et, jusqu’aux premières années de la troisième
République, ce Musée fut plutôt considéré comme une sorte d’Expo-
sition permanente et de dépôt des meilleurs ouvrages acquis par la
surintendance ou la direction des Beaux-Arts dont il relevait ainsi
en partie directement. Cette situation fausse n’a pas laissé que de
causer bien des embarras à l’Administration des Musées en créant
de nombreuses lacunes dans ses inventaires.

Le Musée du Luxembourg a encore cela de particulier qu’il est
le premier Musée qui ait été spécialement construit dans ce but à
Paris. On ne peut affirmer, malheureusement, qu’il puisse servir
de modèle pour ceux qui devront être construits dans l’avenir.
Il serait trop long de raconter toutes les péripéties par lesquelles
a passé le projet de construction avant que, grâce à l’infatigable
activité du vaillant conservateur, feu M. Étienne Arago, et grâce
aussi aux bonnes dispositions du Sénat qui en a fait tous les frais,
il ait été définitivement installé dans l’Orangerie du Luxembourg.
Ce sera là un chapitre curieux de son histoire, car il a failli plus
d’une fois voyager très loin, abandonner ce quartier de la rive
gauche où il est cher à ceux que nous appelons ses abonnés, pour
aller s’établir aux Tuileries ou aux Champs-Élysées et perdre ce
nom de Musée du Luxembourg aujourd’hui consacré et qui appar-
tient à son histoire.

L’ancien Musée, insuffisant comme étendue, où le conservateur
n’avait pas même un endroit pour installer son bureau, soumettait
la Conservation à une situation pleine d’inconséquences. La nouvelle
construction semblait devoir répondre à tous les vœux et permettre
 
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