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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 6
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Thiollier, Félix: Sculptures foréziennes de la Renaissance, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0545
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502

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

apercevoir un vêtement intérieur. Un manteau à larges plis est
relevé sur le bras gauche pour recevoir l’enfant. Les mains sont
élégantes. La chute des vêtements est belle et simple. En somme,
ces figures offrent l’alliance bien rare d’une noblesse et d’une
dignité parfaites avec une charmante simplicité. Le groupe, seule-
ment dégrossi par derrière, offre sous tous les autres aspects un
profil heureux.

Il est regrettable qu’on l’ait recouvert, il y a une trentaine
d’années, d’une couche épaisse de badigeon. Il serait urgent de l’en
débarrasser, et l’on verrait reparaître des détails dignes de l’en-
semble de cette belle œuvre.

Il est à remarquer qu’une toile a été marouflée sur certaines
parties des vêtements, la chevelure de la Vierge était dorée; il en
était probablement de même de celle de son fils.

Hauteur : lm,58. Bois de noyer.

Selon toute probabilité, cette statue n’est autre que 1’ « image
ancienne très dévote » de Notre-Dame de Grâce qui, au rapport de
l’historien du Forez, Jean-Marie de la Mure, mort en 1675, existait
de son temps dans l’église du prieuré de l’Hôpital-sous-Rochefort. Ce
prieuré avait pour titulaire, dès 1497, Claude Raybe de Galles, le
même qui a doté la chapelle de la Chira de la statue précédemment
décrite, et il est naturel de lui faire aussi honneur du don de celle-ci.
Claude Raybe, issu d’une des plus vieilles familles du Forez,
avait le goût des arts et faisait le plus noble usage de sa fortune.
Outre la chapelle de la Chira, il fit bâtir à Grezolles, dont il était
curé, une autre chapelle qu’il enrichit d’un précieux vitrail. L’église
de Notre-Dame de Montbrison reçut aussi des preuves de sa généro-
sité. « Aux grandes réparations qu’il fît en cette église, sa magni-
fique piété ajouta, dit La Mure, la garniture d’une tapisserie pour le
chœur et un beau tabernacle d’argent massif pour l’autel du Saint-
Sacrement '. » Il avait eu comme prédécesseur, en son prieuré de
l’Hôpital, Guillaume Mastin de la Merlée, qui paraît y avoir exécuté
des travaux assez importants, comme l’indiquent ses armes sculptées
en plusieurs endroits; il eut pour successeur en 1510, Jacques de
Vitry-Larière, doyen de Notre-Dame de Montbrison. On pourrait,
à son défaut, attribuer à l’un de ces deux personnages le don de
la Vierge de l’Hôpital1 2.

1. Bibliothèque de Montbrison, papiers du chanoine La Mure, t. II, f° 18, v°.

2. Astrée sainte, liv. III, chap. xxiv. Cf. dom Renon, Chronique de Notre-
Dame de l’Espérance de Montbrison, p. 177 et suiv.
 
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