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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 6
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0559
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

au Ciel que nos peintres du moyen âge se fussent préoccupés plus souvent d’authen-
tiquer leurs œuvres !

Outre la qualité du décor et l’élégance de la forme, M. Van Branteghem s’est
occupé de la variété de destination de ses types. Il n’a pas été moins heureux, je
pourrais dire moins entendu sous ce rapport que sous les autres. Il nous a fait voir
tout un ensemble de vases tour à tour votifs et honorifiques, usuels et funéraires,
admirables de forme et de décoration. Prodigieuse, une série de huit coupes à
fond blanc, trouvées à Athènes en 1890 ; le décor, purement linéaire, révèle
peut-être au delà de tout le reste de la collection la supériorité des maîtres grecs
dont, à peine faut-il le dire, les vases à fond rouge accusent le talent d’une
manière bien moins complète. J’ajoute que ces œuvres si parfaites sont pourvues
d’une signature, celle de Sotadès, et sont, jusqu’à ce jour uniques. Euphronios, dont
le Musée de Bruxelles possède également un vase, est représenté dans la collection
Van Branteghem par une coupe que Ton qualifiait l’autre jour à l’Académie « une
des oeuvres d’art les plus accomplies qu’on puisse rencontrer ». Il y a un vase signé
deux fois par son auteur: Oikophelès.

Le groupe des terres cuites, à lui seul, comprend au delà de cent spécimens
parmi lesquels s’en trouvent d’absolument déroutants. Plusieurs sont du reste
célèbres, comme la Silène et la Nymphe et la Victoire de la collection Castellani, sans
parler des types divers publiés dans les gazettes archéologiques de France et
d’Allemagne. M. Frœhner a dressé un monumental catalogue de la collection Van
Branteghem, catalogue destiné, semble-t-il, à consacrer bientôt un souvenir, car
il confirme un bruit répandu depuis quelque temps que ce grandiose ensemble sera
prochainement dispersé. L’Académie de Belgique s’en était émue. Elle a émis le
vœu de voir l’État entrer en négociation avec le possesseur pour assurer au pays
la conservation d’un si exceptionnel ensemble.

Une autre vente, do nature non moins spéciale, annoncée comme prochaine, est
celle des études, calques de vitraux et vitraux délaissés par J.-B. Capronnier,
peintre verrier, mort au mois de juillet de Tannée dernière. Parisien de naissance,
Capronnier était venu très jeune en Belgique où son père François, ancien employé
de la manufacture de Sèvres, ressuscita l’art de la peinture sur verre, d’après les
procédés anciens. On en savait si peu de chose en 1825, que lorsqu’il fallut réparer
les fameux vitraux de Sainte-Gudule, à Bruxelles, on ne put s’y prendre autre-
ment qu’à l’aide de morceaux de verre peints à l’huile. Capronnier, très au fait de
son art, est l’auteur d’un livre considérable publié en collaboration avec Lévi :
L’Histoire de la peinture sur verre depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.
Il avait rassemblé une série précieuse de manifestations de la peinture sur verre à
travers les siècles. C’est cette collection qui sera vendue avec les cartons, au nom-
bre de plusieurs milliers des œuvres du maître. Ce chiffre paraît excessif; il est
pourtant exact et fort explicable, si Ton songe à l’extension prise par la décoration
archaïque des églises au cours du dernier demi-siècle. Capronnier avait placé de
ses œuvres dans tous les pays de l’Europe et, chose remarquable, surtout en Angle-
terre et en Hollande, pays protestants. En Belgique, outre les vitraux qu’il a
restaurés, il en a placé un nombre incalculable de nouveaux. Il avait pour associés
ses fils, et des artistes de grande valeur parmi lesquels figurèrent Charles de Groux,
dont il a été fait mention plus haut, et Ernest Kathelin, le gendre de Capronnier,
 
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