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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Wallis, Henry: La céramique persane au XIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0087
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

son ouvrage Le Temple de Jérusalem, que des artistes byzantins furent
appelés à décorer la fameuse mosquée dite d’Omar qui s’élève dans
cette ville. Mais bien avant cette période, Fart de Constantinople
et d’Antioche avait élu domicile en Perse à la suite de l’introduction
du christianisme qui avait pris pied sur cette terre. L’influence
égyptienne sur l’art persan de l’ère mahométane était probablement
très fortement prononcée dans le ve et le vie siècle de l’Hégire.

Un passage du Sefer Nameh', écrit par Nassiri Khosran, nous
apprend que la faïence à reflets métalliques était pratiquée en Égypte
au milieu du ve siècle de l’Hégire; mais de certains autres passages
du livre, il résulte que cette même faïence était un art nouveau pour
le voyageur, un Persan très intelligent qui avait parcouru toutes les
villes principales de la Perse : nous devons en conclure que l’influence
des Égyptiens ne s’était pas fait encore sentir dans le pays de Nassiri
à l’époque où il écrivait1 2.

En ce qui concerne l’action exercée par les Chinois, elle résulte
des nombreuses allusions faites en maints passages des historiens
persans qui considèrent l’art du Céleste-Empire comme un nec plus
idtra. Les spécimens d’œuvres de céramique persanes imités des
Chinois sont nombreux, et les reproductions de leurs motifs de
décoration se retrouvent chez les Persans dès le xme siècle. Une
plaque de revêtement qui figurait à l’Exposition de Burlington Fine
Arts Club porte une représentation du dragon chinois modelée en
relief et peinte en couleurs à reflets métalliques ; une autre, conservée
au British Muséum, reproduit le motif cher aux Célestes, le Phoenix
Chinois, dit le « Fong-Hoang ». Il ne s’ensuit pas de là que les
Persans n’aient été que des imitateurs et n’aient fait là que de simples

1. Sefer Nameh. — Relation du voyage de Nassiri Khosran; traduite par Charles
Scheffer. Paris, 1881. « On fabrique à Misr de la faïence de toute espèce; elle est
si fine et si diaphane que l’on voit, à travers les parois d’un vase, la main
appliquée à l'extérieur. On fait des bols, des tasses, des assiettes et autres usten-
siles. On les décore avec des couleurs qui sont analogues à celles de l’étoffe appelée
bougalemoun, les nuances changent selon la position qu’on donne au vase. » P. 151.

2. L’allusion à la décoration à reflets métalliques dans le Sefer Nameh est
antérieure aux textes des auteurs arabes qui mentionnent cette sorte de poterie,
et cette circonstance donne à penser qu’il y a là une invention égyptienne. Le
sujet a été discuté dans la 3° partie des Examples of Early Persian Vases, où
nous avons donné comme illustration un spécimen de lampe décorée d’ornements
à reflets métalliques, trouvée en Egypte, qui, par la nature de sa fabrication et le
style des ornements, semble appartenir à une époque antérieure à celle où Nassiri
Khosran visitait l’Égypte.
 
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