L’ACROPOLE D’ATHENES.
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ve siècle, doués nécessairement d’aptitudes diverses, mais nourris
aux mêmes idées et vivant de la même âme, les artistes, — sculpteurs
et architectes, — ont su, mieux que les écrivains, — philosophes ou
poètes, — trouver à cette âme son expression définitive. Dans les
tableaux qu’on trace de cette époque, on repousse, d’habitude, les
LE PAR TH il NON (FAÇADE DE L’EST).
artistes jusqu’au second plan : il faut les mettre au premier. Ce sont
leurs productions à eux, qui nous donnent du génie grec l’idée la
plus haute. Nous le trouverions moins élevé, si nous n’avions pas,
pour le mesurer, ces temples et ces portiques de marbre qui, l’un
après l’autre, à quelques années d’intervalle, pendant la seconde
moitié du ve siècle, se sont épanouis sur le rocher de l’Acropole.
Qu’on imagine un méchant démon, fantasque et tout-puissant,
prêt à détruire ce qui nous est resté de l’antiquité, et ne nous per-
mettant d’en conserver qu’une œuvre seulement : il faudrait sacrifier
les Dialogues philosophiques de Platon, les tragédies de Sophocle, les
fantaisies d’Aristophane, sacrifier tout et garder le Parthénon !
Quelle serait la raison déterminante de ce choix? Serait ce parceque
le Parthénon est un modèle accompli de l’architecture dorique, et le
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ve siècle, doués nécessairement d’aptitudes diverses, mais nourris
aux mêmes idées et vivant de la même âme, les artistes, — sculpteurs
et architectes, — ont su, mieux que les écrivains, — philosophes ou
poètes, — trouver à cette âme son expression définitive. Dans les
tableaux qu’on trace de cette époque, on repousse, d’habitude, les
LE PAR TH il NON (FAÇADE DE L’EST).
artistes jusqu’au second plan : il faut les mettre au premier. Ce sont
leurs productions à eux, qui nous donnent du génie grec l’idée la
plus haute. Nous le trouverions moins élevé, si nous n’avions pas,
pour le mesurer, ces temples et ces portiques de marbre qui, l’un
après l’autre, à quelques années d’intervalle, pendant la seconde
moitié du ve siècle, se sont épanouis sur le rocher de l’Acropole.
Qu’on imagine un méchant démon, fantasque et tout-puissant,
prêt à détruire ce qui nous est resté de l’antiquité, et ne nous per-
mettant d’en conserver qu’une œuvre seulement : il faudrait sacrifier
les Dialogues philosophiques de Platon, les tragédies de Sophocle, les
fantaisies d’Aristophane, sacrifier tout et garder le Parthénon !
Quelle serait la raison déterminante de ce choix? Serait ce parceque
le Parthénon est un modèle accompli de l’architecture dorique, et le