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GAZETTE DES BEAUX-AItTS.
gros marchands. Ils auront rêvé de riches mariages, la fortune avec
la gloire; je retrouve dans leurs peintures comme un écho de leurs
rêves. Et puis ils sont morts, et leurs modèles aussi; et personne,
pas même mon marchand de bric-à-brac, ne se soucie plus de
connaître leurs noms.
Dans une autre salle de l’Exposition, la maison Braun a réuni les
photographies de quelques-uns des plus beaux portraits de femmes
qu’on trouve dans les musées. Je voudrais pouvoir vous dire, à cette
occasion, quel est pour moi, entre tous les grands peintres, celui qui
a le mieux su peindre la femme. Mais j’ai beau me creuser la tête, je
n’arrive pas à fixer mon choix. J’imagine pourtant que c’est tout
simplement Raphaël, comme on l’apprend aux petits enfants ; à moins
encore que ce ne soit Mme Vigée-Lebrun, ou une vieille dame, élève
de Gérard, dont j’ai oublié le nom, mais dont j’ai vu des portraits de
jeune fille tout à fait charmants.
MM. Bing, Gillot, Gaïda, Breqot et Yapereau ont exposé une
abondante série de peintures et gravures où l’on verra représentées
par des artistes indigènes la femme japonaise et la femme chinoise.
Dans une salle voisine MM. de Biencourt, Nuitter, Béraldi, Maciet,
Viger, Lacroix, Krafft, Callot, Lécuyer, Bucquet, Feuardent et
Desmottes ont exposé des objets de toute sortes, gravures, photo-
graphies, statuettes, de façon à constituer un tableau général de
l’histoire du costume féminin, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
Ailleurs, ce sont des tapisseries, des médailles, des figurines de Saxe
et de Sèvres, tout cela également destiné à nous renseigner sur les
costumes et les mœurs des femmes d’autrefois.
Mais la partie la plus originale de l’Exposition, c’est celle qui
présente aupublic, non point des images d’ensemble de la vie féminine,
mais une foule de petits objets divers qui ont servi, dans les époques
diverses, à orner et à rehausser la beauté de la femme. On y trouve
des bibelots délicieux : des bijoux, des éventails, des montres, la
plupart datant de la seconde moitié du xvme siècle. Aussi bien c’est
l’âge d’or du bibelot féminin. Marie-Antoinette a été et restera
à jamais la patronne de l’art de la femme. J’aurais voulu voir son
buste sur le seuil de l’Exposition, ou bien encore son portrait en
robe de satin ornée de volants de dentelles, les cheveux coiffés en
pouf à la reine.
GAZETTE DES BEAUX-AItTS.
gros marchands. Ils auront rêvé de riches mariages, la fortune avec
la gloire; je retrouve dans leurs peintures comme un écho de leurs
rêves. Et puis ils sont morts, et leurs modèles aussi; et personne,
pas même mon marchand de bric-à-brac, ne se soucie plus de
connaître leurs noms.
Dans une autre salle de l’Exposition, la maison Braun a réuni les
photographies de quelques-uns des plus beaux portraits de femmes
qu’on trouve dans les musées. Je voudrais pouvoir vous dire, à cette
occasion, quel est pour moi, entre tous les grands peintres, celui qui
a le mieux su peindre la femme. Mais j’ai beau me creuser la tête, je
n’arrive pas à fixer mon choix. J’imagine pourtant que c’est tout
simplement Raphaël, comme on l’apprend aux petits enfants ; à moins
encore que ce ne soit Mme Vigée-Lebrun, ou une vieille dame, élève
de Gérard, dont j’ai oublié le nom, mais dont j’ai vu des portraits de
jeune fille tout à fait charmants.
MM. Bing, Gillot, Gaïda, Breqot et Yapereau ont exposé une
abondante série de peintures et gravures où l’on verra représentées
par des artistes indigènes la femme japonaise et la femme chinoise.
Dans une salle voisine MM. de Biencourt, Nuitter, Béraldi, Maciet,
Viger, Lacroix, Krafft, Callot, Lécuyer, Bucquet, Feuardent et
Desmottes ont exposé des objets de toute sortes, gravures, photo-
graphies, statuettes, de façon à constituer un tableau général de
l’histoire du costume féminin, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
Ailleurs, ce sont des tapisseries, des médailles, des figurines de Saxe
et de Sèvres, tout cela également destiné à nous renseigner sur les
costumes et les mœurs des femmes d’autrefois.
Mais la partie la plus originale de l’Exposition, c’est celle qui
présente aupublic, non point des images d’ensemble de la vie féminine,
mais une foule de petits objets divers qui ont servi, dans les époques
diverses, à orner et à rehausser la beauté de la femme. On y trouve
des bibelots délicieux : des bijoux, des éventails, des montres, la
plupart datant de la seconde moitié du xvme siècle. Aussi bien c’est
l’âge d’or du bibelot féminin. Marie-Antoinette a été et restera
à jamais la patronne de l’art de la femme. J’aurais voulu voir son
buste sur le seuil de l’Exposition, ou bien encore son portrait en
robe de satin ornée de volants de dentelles, les cheveux coiffés en
pouf à la reine.