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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 5
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Leprieur, Paul: Burne-Jones, décorateur et ornemaniste: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0428
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392

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Hughes, déjà élèves de la Royal Academy. Curieux détail, et qui
prouve bien l’état d’exaltation où étaient alors les âmes : ces
engagés volontaires de la bonne cause ne reçurent aucun payement,
et étaient simplement remboursés des frais de leurs matériaux. Pour
eux, comme pour le maître, l’entreprise fut purement désintéressée
et faite uniquement pour l’honneur. Les sujets étaient tous tirés de
la Mort cl’Arthur, et se développaient en huit ou dix panneaux. Burne-
Jones eut pour sa part Y Enchantement de Merlin, qu’il traita, comme
on peut le supposer, d’une main encore timide, et bien différemment
du futur et admirable tableau, célèbre sous ce titre. M. William
Morris, qui rêvait déjà d’art industriel, fut chargé, en outre d’une
des peintures à sujet, de décorer le plafond. Malheureusement, de
toutes ces peintures faites à la détrempe, et sur mur non préparé, il
ne reste plus rien aujourd’hui que les rares esquisses ou cartons qui
ont pu s’en conserver. Pas plus que les rudes et violents frimas de
Munich, les brumes anglaises ne sont indulgentes aux fresquistes, à
ceux qui se croient sur la terre d’Italie. L’avenir est là pour les
détromper.

Une seconde fois, M. Burne-Jones, quelques années plus tard,
vers 1860-1861, pratiqua ce qu’on est convenu d’appeler la grande
décoration, et exécuta à lui seul de nouvelles peintures murales à la
détrempe. Ce fut pour la maison que son ami Morris venait de se
faire construire àUpton, près de Bexley (Kent), par M. Philip Webb,
architecte de valeur et de goût, dont le nom a été mêlé à l’histoire
de la rénovation de l’architecture en Angleterre dans les trente
dernières années. On était en plein dans la période de transition
entre le « Gothic Revival » et le « Queen Anne », que M. Sédille
nous a appris à connaître, dans ses belles études sur « L’Archi-
tecture moderne en Angleterre » publiées ici même. M. Webb
avait su, avec infiniment de tact, faire la part de chaque tendance,
les combiner et les unir. C’était bien le cadre qui convenait aux pein-
tures de M. Burne-Jones. Le sujet choisi, était l’histoire des Noces
de Buondelmonte. Il eut cette fois plus de bonheur.

On nous dit que les peintures, — au nombre de deux seulement,
placées de chaque côté d’une porte, — subsistent encore dans la
maison, qui n’appartient plus depuis de longues années, d’ailleurs,
à M. Morris. Ce furent les deux seules tentatives en ce genre de
M. Burne-Jones.

Infiniment nombreux, au contraire, et pour la plupart conservés,
sont les divers travaux, de fabrication plutôt industrielle, auxquels
 
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