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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 4
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Meissner, Franz Hermann: Arnold Boecklin, [1]: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0347
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ARNOLD BOECKLIN.

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de profondeur poétique, comme le prouve son Ile de la Mort1, plusieurs
fois répétée : oeuvre d’une expression si pathétique, avec l’intensité de
son coloris et la vigueur tragique de son paysage, queje la considère
non seulement comme le chef-d’œuvre de Bœcklin, mais comme l’un
des chefs-d’œuvre de l’art de notre temps. A la même série se
rattache l’admirable chef-d’œuvre qui illumine de son éclat triomphal
la Nouvelle Pinacothèque de Munich, le Jeu des Ondes2, scène d’un
panthéisme ineffablement joyeux et vivant, et la Famille Marine, ce
prodige de composition et de couleur.

En 1880, Bœcklin revint une dernière fois dans sa patrie. Il se
fit construire à Hottingen, près de Zurich, une demeure idyllique et
solitaire, dont l’influence dut contribuer à renforcer dans son œuvre
l’élément romantique, qui, pendant les années précédentes, avait été
manifestement relégué au second plan par l’élément classique.

Une étrange Pietà, d’une exécution admirable, les Pensées d'Au-
tomne, un petit bijou de couleur, les fantastiques Ruines d’un château
au bord de la mer, deux portraits de lui-même, dignes de Holbein, un
merveilleux Ermite, qui appartient aujourd’hui, avec la Pietà et un
autre tableau moins important, à la Galerie nationale de Berlin,
enfin, un Jour de printemps, d’une inspiration à l’italienne : toutes
ces œuvres de genres si divers témoignent d’une variété d’impres-
sion, d’une noblesse, d’une originalité, d’une volonté presque décon-
certantes. Pas une seule fois, durant sa longue carrière, Bœcklin
ne s’est fatigué d’inventer. Chacun de ses tableaux, même les plus
petits et les plus insignifiants en apparence, a servi à nous révéler
quelque nouvel aspect de sa personnalité.

FRANZ-I-IERMANN MEISSNER.

(La fin prochainement.)

1. La reproduction que nous en donnons a été faite d’après le tableau de la
collection J.-C. Schœn, à Worms.

2. C’est le tableau que M. Muller a gravé à l’eau-forte pour accompagner ce
travail et que nous publions sous le titre plus explicite de Naïades et Tritons.
 
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