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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée d'Artillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0305
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292

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

harnois, dont on doit remarquer la taille courte et les énormes
cuissots bien en rapport avec les modes du costume civil, consiste en
fleurs de lis découpées et ciselées bordant toutes les pièces de cette
écrevisse, comme on nommait cette sorte de défense articulée. Les
genouillères ont de petites ailes, car cette diminution est un des
signes des époques basses de l’armure. Le casque est une bourgui-
gnote à nasal en forme de barreau terminé par une volute dont le
parti décoratif est contestable ; de même des volutes terminent
l’avance, le large couvre-nuque évasé suivant les tendances polo-
naises alors en faveur, le porte-plumail. Tout, dans ce casque lourd
et peu élégant, indique unedécadence complète amenée par Limitation
des coiffures orientales dont étaient munis tous ces Polaques avec
lesquels Wallenstein terrorisait l’Allemagne et qu’un Montmorency
avait même appelés en France pour cette aventure qui prit fin à
Castelnaudary. Un grand garde-rein catalogué G. 348, est peut-être
une pièce de rechange de cette armure.

Un petit harnois tout semblable, mais qui est celui d’un enfant,
appartint au dauphin, plus tard Louis XIV, alors qu’il était âgé de
dix à douze ans. Comme celle du père, l’armure du fils est d’acier
noirci, mais beaucoup plus simple; seul le casque porte à son porte-
plumail des fleurs de lis découpées. Cette remarquable armure a
malheureusement perdu son gantelet droit; en dehors de son impor-
tance historique elle est intéressante par ses garnitures encore
complètes, en satin rouge. D’autres pièces d’armures, entre autres
une sorte de bourguignote fermée, travaillée à gouttières et précieuse-
ment gravées, sont conservées comme ayant appartenu à Louis XIV
enfant.

Son armure d’homme fait est absolument remarquable par la
lourdeur de l’architecture, par ses grèves en forme de bottes fortes,
par sa capeline dont le long couvre-nuque à la polonaise rappelle
l’antique casque sarmate. Mais on doit la considérer, d’abord
comme un chef-d’œuvre de forge, ensuite comme un spécimen de la
perfection à laquelle cette époque avait poussé la gravure à la pointe.
Des séries de sujets tracés avec la plus extrême finesse représentent
la conquête des Flandres, prises de villes, batailles, chasses. La prise
de Lille forme le principal motif et s’étale au milieu du plastron. Sur
une des lames de la braconnière garnie, comme toutes les pièces d’ail-
leurs, de clous dorés dont les têtes sont ciselées en fleurs de lis, on
lit la signature du maître qui a exécuté ce harnois royal, don!
l’acier au clair n’a d’autre ornement que son revêtement de gravure :
 
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