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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0443
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LA RENAISSANCE DES EMAUX PEINTS.

427

Chez nous, après trente ans d’efforts individuels, l’État hésite
encore à fonder un musée, à concéder un terrain ; il exige d’abord
qu’on lui abandonne l’argent recueilli par des souscriptions publiques
— les projets soumis au Parlement restent dans les cartons; députés
et sénateurs n’ont rien compris, rien appris.

On prodigue des millions, on accorde d’immenses espaces aux
expositions éphémères, qui sont une vanité nationale et une manifes-
tation politique, mais on refuse une subvention aux œuvres durables
et essentielles, que réclame en vain l’opinion publique.

Ce sont des fautes lourdes, qui accusent le vice de nos institutions :
un ministre n’a ni le temps de se renseigner, ni le pouvoir de bien
faire, — un Colbert n’aurait plus l’occasion de se révéler. Cette insta-
bilité du pouvoir a, pour conséquence, l’amoindrissement du génie et
de la fortune de la France, l’émiettement des forces, et cependant il
en est des poussées de l’intelligence et du travail comme de la sève
des plantes, elles se développent en dépit des résistances et finissent
par s’épanouir au soleil.

La société modeste, qui a entrepris de réaliser en France le
programme que nous avons prêté aux Anglais et, après eux, à tous
les autres peuples, est l’Union centrale; elle a été fondée par Gui-
chard et il y a quelque ingratitude à ne pas garder les noms des
hommes de bonne volonté qui l’ont aidé au début 1.

Nous avons rappelé déjà, à propos des émaux de Popelin, qu’en
1863, FUnion centrale avait fait aux Champs-Élysées sa première
exposition2; elle n’y présentait que les produits modernes des arts
industriels, mais, deux ans après, dans le même palais, elle ouvrait une
seconde exposition, qui est restée, dans la mémoire des hommes de ce
temps-là, comme une manifestation étrangement suggestive des res-
sources offertes à l’invention. Par l’initiative de ce petit groupe
d’hommes, dévoués et persévérants, tout ce que la France comptait de

1. Le comité de i’Union centrale des Beaux-Arts appliqués à l’industrie avait
quinze membres : E. Guichard, président; Sajou, vice-président, E. Lefébure, secré-
taire; Lerolle, trésorier; Bardou, Bergon, Ghocqueel, Hermann, Lenfant, Marienval,
Mazaroz, Mourey, Eug. Bousseau, Turquetil et Veyrat. Trois autres des fondateurs :
À. Gros, Schœffer-Erard et Fragonard, peintre à la Manufacture de Sèvres, cessè-
rent, peu après la constitution de la Société, de faire partie de son conseil.

2. Déjà avait eu lieu en 1861, un essai d’exposition d’un caractère plus
timide et plus restreint. La Société, qui n’était pas encore organisée, en avait versé
le bénéfice dans les mains du baron Taylor, pour la Caisse de secours des inven-
teurs et des artistes industriels.
 
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