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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0446
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430

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Mais les émaux présentés par Claudius Popelin à l’Exposition
industrielle de l’Union centrale de 1863, ne ressemblaient plus aux
émaux de Genève qu’on s’était accoutumé à voir et qui, soigneusement
copiés d’après les vieux tableaux de maîtres, devenaient au feu
d’inaltérables miniatures : c’était une façon plus large, plus déco-
rative; ces émaux étaient sertis dans les panneaux d’un meuble,
incrustés dans le plat d’un livre et ils y prenaient une apparence
trop commerciale pour convenir aux traditions établies du Salon.
Sans doute on n’empêchait pas l’ami Popelin, un artiste, un vrai
peintre, de faire des émaux à la manière des Limousins, mais, si
c’était là sa fantaisie, du moins fallait-il qu’il les présentât discrè-
tement, avec l’iiniforme de rigueur, un cadre doré sur un plat
de velours, comme avait coutume de faire pour ses miniatures
Mme de Mirbel. Aussi, quand l’année suivante le Jules César fut
apporté dans un grand cadre d’ébène, à fronton et à moulures, on
faillit le refuser : c’était presque un petit meuble.

Il fallut l’étourdissant succès de l’Union centrale, la passion que
souleva le Musée rétrospectif de 1865, l’apparition des 270 émaux an-
ciens tirés des collections privées et qui firent courir, à Cluny et au
Louvre, des gens qui n’avaient jusque-là prêté qu’une médiocre atten-
tion aux magnifiques émaux qui y sont rangés; il fallut cette leçon
pour apprendre au public ce que sont les émaux, pour l’intéresser,
pour commencer cette éducation lente, difficile, laborieuse qui n’est
point achevée sur ce point, mais qui l’est encore moins sur d’autres.

Trente ans depuis ont passé. Nous avons vu l’œuvre de Popelin
jusqu’à sa mort; examinons ce qu’ont fait ses amis et ses émules.
Quelques-uns se sont formalisés du rôle que j’ai donné au maître,
dans cette Renaissance d’un art qu’il aimait et auquel il a consacré
le meilleur de son temps. Nous persistons à croire que Popelin est
venu à l’heure propice et qu’il a fait, avec intelligence et conviction,
ce qu’il pouvait pour propager le goût des émaux. Rendons aux
autres artistes la part qui leur est due dans cette besogne. Nous en
avons déjà nommé plusieurs, qui, avant Popelin et depuis, se sont
consacrés à l’émaillerie; nous ne promettons pas de leur donner en
cette étude, une part aussi large qu’à notre ami, — il est mort —;
eux, ont la joie de vivre encore et leur œuvre n’est point achevé.

Gobert n’avait pas quitté Sèvres et Alfred Meyer y retourna dès
qu’il eut rompu ses rapports avec Popelin ; si le Musée céramique
garde plusieurs œuvres magistrales du premier, on n’y voit
de Meyer qu’un coffret rectangulaire avec des plaques d’émail à
 
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