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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

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Nr. 2
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0131
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

voyait aussi Farinata degli Uberti qui seul, dans le conseil des
Gibelins, avait voté pour que Florence ne fût pas détruite. On voyait
encore Coluccio Salutati, Gianozzo Manetti et beaucoup d’autres. »

Nous allons parler des œuvres qui subsistent de cette façade.

Du groupe principal, les deux anges, saint Zanobi, sainte Repa-
rata ont disparu, mais la Madone existe encore et on peut l’admirer
au Musée de Sainte-Marie-des-FIeurs. C’est une Vierge majestueuse
telle qu’il convient pour occuper le poste d’honneur sur le fronton
d’une cathédrale. La Vierge ne joue pas avec son enfant, elle présente
au peuple l’Enfant-Dieu qui lève la main pour bénir. Ici, le sculpteur
reprend la tradition de la grande époque gothique; on reconnaît
seulement qu’il est un florentin de la fin du xive siècle, au caractère
de tendresse et de douceur empreint sur l’œuvre entière.

Pour comprendre ce que devait être cet ensemble qui couronnait
la porte de Florence, il suffit d’aller à Orvieto où la façade du Dôme
est encore surmontée d’un groupe semblable à celui qui décorait la
cathédrale de Florence. La Vierge d’Orvieto, antérieure à celle de
Florence d’un demi-siècle environ, est plus majestueuse encore et
d’une plus imposante beauté.

Il est impossible de dire quel fut l’auteur de la Madone de Florence.
Nous ne possédons sur elle aucun renseignement historique; nous
savons seulement qu’Alberto Arnoldi et Francesco Talenti furent les
architectes de la porte principale en 1359.

Les statues des quatre Évangélistes qui étaient placées dans des
niches aux côtés de la porte Majeure existent encore. Elle sont
aujourd’hui à l’intérieur du Dôme, dans les chapelles de la Tribune
San Zanobi. Deux de ces statues sont l'œuvre de Nanni di Banco et de
Donatello; nous en parlerons plus tard. Les deux autres, dont l’une
est l’œuvre de Niccolo di Piero d’Arezzo, sont de style plus récent et
nous font connaître le type de la statuaire florentine aux abords du
xve siècle (1408). Elles sont le témoignage d’une nouvelle action de
1 art français sur Fart florentin. Nous voyons en effet ici pour la
première fois ces tentatives d’individualisme, cette recherche du por-
trait qui, depuis le début du xive siècle, préoccupaient si vivement les
sculpteurs français L

t. 4 on notamment le Philippe III de Saint-Denis (1307), et les statues d’Amiens
de 1373, Charles V, le Dauphin,, Jean Bureau et le Bertrand du Guesclin de 1397.
(Statues publiées dans le Catalogue du Trocadérô, par MM. Louis Courajod et
P. Franlz-Marcou.)
 
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