L’EXPOSITION DE 1900.
185
le courage de sacrifier les charmants palais qu’il avait édifiés en 1889 :
il les a raccordés par des galeries circulaires à une Salle de fêtes
précédant la Galerie des machines. Cette partie du projet est
vraiment digne de son auteur. Aux Champs-Elysées, les annexes
du Palais des Beaux-Arts ne font pas corps avec lui, et le Palais de
l’électricité, avec ses trois dômes, masquerait la plus belle perspective
des quais de la Seine.
C’est le défaut capital du projet, très séduisant d’ailleurs,
qu’expose M. Jacques Hermant.
L’édification sur la Seine d’un Palais des fêtes rappelant, par sa
masse et l’ordonnance de ses portiques, Saint-Pierre de Rome et les
FIG. 13. - PROJET DE MM. BLONDEL.
Façade du Palais des Beaux-Arts.
colonnades du Bernin, subordonnerait l’Exposition tout entière à
une fantaisie colossale dont la vue serait certainement moins
agréable que celle des quais.
Le projet de M. Courtois-Suffit prête aux mêmes critiques ; là
aussi, le Palais des fêtes couperait la Seine sans profit pour les
visiteurs de l’Exposition ; l’éparpillement des constructions des
divers groupes sur les deux rives du fleuve aurait peut-être l’avan-
tage de faciliter pour le public l’examen d’un groupe à l’exclusion
des autres. M. Courtois-Suffit a montré par un joli dessin repré-
sentant le Palais du mobilier le parti à tirer de son idée.
Dans un grand nombre de projets les constructions sont trop
entassées et manquent d’air. C’est la valeur, non la masse des pro-
duits exposés, qui fait le succès d’une exposition.
MM. Saladin et de Sevelinges ont séjourné en Tunisie et en Orient,
et le style de leur composition révèle leur goût pour l’art oriental.
— 3e PÉRIODE. 24
XIII.
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le courage de sacrifier les charmants palais qu’il avait édifiés en 1889 :
il les a raccordés par des galeries circulaires à une Salle de fêtes
précédant la Galerie des machines. Cette partie du projet est
vraiment digne de son auteur. Aux Champs-Elysées, les annexes
du Palais des Beaux-Arts ne font pas corps avec lui, et le Palais de
l’électricité, avec ses trois dômes, masquerait la plus belle perspective
des quais de la Seine.
C’est le défaut capital du projet, très séduisant d’ailleurs,
qu’expose M. Jacques Hermant.
L’édification sur la Seine d’un Palais des fêtes rappelant, par sa
masse et l’ordonnance de ses portiques, Saint-Pierre de Rome et les
FIG. 13. - PROJET DE MM. BLONDEL.
Façade du Palais des Beaux-Arts.
colonnades du Bernin, subordonnerait l’Exposition tout entière à
une fantaisie colossale dont la vue serait certainement moins
agréable que celle des quais.
Le projet de M. Courtois-Suffit prête aux mêmes critiques ; là
aussi, le Palais des fêtes couperait la Seine sans profit pour les
visiteurs de l’Exposition ; l’éparpillement des constructions des
divers groupes sur les deux rives du fleuve aurait peut-être l’avan-
tage de faciliter pour le public l’examen d’un groupe à l’exclusion
des autres. M. Courtois-Suffit a montré par un joli dessin repré-
sentant le Palais du mobilier le parti à tirer de son idée.
Dans un grand nombre de projets les constructions sont trop
entassées et manquent d’air. C’est la valeur, non la masse des pro-
duits exposés, qui fait le succès d’une exposition.
MM. Saladin et de Sevelinges ont séjourné en Tunisie et en Orient,
et le style de leur composition révèle leur goût pour l’art oriental.
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