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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Lefort, Paul: L' Académie de San Fernando, [1]: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0508
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482

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Cabezalero n’est qu’un artiste de second ordre, mais on sent claire-
ment, en examinant son tableau, que l’enseignement reçu de son
excellent maître Carreno avait été aussi solide que consciencieux et
sain.

On ne connaît que très peu d'œuvres du religieux bénédictin
Juan Rizi (1595-1675), qui décora cependant de ses compositions
nombre de couvents de son ordre. Heureusement l’Académie a
conservé sa Messe de saint Benoit, un incontestable chef-d’œuvre. Ce
moine, qui fut l’élève du P. Mayno, disciple lui-même du Greco,
semble avoir eu un penchant bien marqué pour la manière de ce
maître, telle, par exemple, qu’elle apparaît dans VEnterrement du
comte d’Orgaz. Contemporain de Yelazquez, il eut sans doute la
bonne fortune de le voir peindre et d’étudier ses méthodes. Ces deux
influences sont en effet sensibles dans la Messe de saint Benoit. Sa
tonalité générale module tout entière sur des gris fins; les figures
sont d'un dessin attentif et bien observé; enfin, toute la composition,
éclairée avec justesse, offre la plus grande simplicité dans son
arrangement naturel et vrai.

Juan de las Roëlas, Herrera le Vieux et Pacheco, ces initiateurs
de Velâzquez, de Zurbaran, d’Alonso Cano et de Murillo, ont à
l’Académie plusieurs ouvrages de valeur. Nous notons du premier
une Vierge entourée d’anges ; du second, le Miracle des cinq pains, et du
troisième, le Songe de saint Joseph que visite un ange. Mais quel-
que intéressantes que soient ces diverses compositions, nous ne nous
y arrêterons pas. ayant hâte de nous trouver en face des créations
de plusieurs de leurs glorieux élèves.

On sait quel rang élevé occupe, dans la phalange des maîtres
qui illustrèrent l’école au xvnc siècle, Francisco de Zurbaran
(1598-1663). Ceux de ses tableaux que nous avons sous les yeux
suffiraient à eux seuls à donner la mesure de son talent si austère,
si robuste et si personnel. Ce peintre des moines, qui passa presque
toute sa vie à travailler dans les couvents d’Andalousie, au milieu
de ses modèles préférés, n’a guère laissé, à l’exception près des
Travaux d'Hercule que nous avons rencontrés au Prado, que des
compositions religieuses. Aussi bien, nul artiste en Espagne n'a-t-il
exprimé dans des œuvres plus puissantes la fermeté, la sincérité
et la profondeur de ses intimes croyances. Notez qu’avec cette foi
robuste, Zurbaran est un réaliste convaincu : il ne peint jamais
qu’avec la nature sous les yeux, s'abstenant résolument de toute
formule apprise, de toute convention comme de toute tradition
 
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